La victoire en chutant
La série Harley and the Davidsons, sortie récemment sur les chaînes françaises, attribue le beau rôle à la marque qui donne son nom à la superproduction, façon pot de terre contre pot de fer, avec Indian dans le rôle du vilain fabricant de motos dominateur et arrogant… qui perd à la fin. Un scénario manichéen comme n’hésite jamais à le faire Hollywood et qui, sur ce point n’a rien à envier à ceux des westerns d’avant La Flèche brisée… Plus d’un siècle après leur rivalité originelle, les rôles sont inversés : les cow-boys de Milwaukee ont fait main basse sur le marché américain, surclassant des Indiens quasiment décimés. Après plusieurs décennies de léthargie et quelques tentatives infructueuses, Indian est cependant sorti de sa réserve (arf…) grâce à Polaris, en 2011, avant de déterrer la hache de la guerre commerciale. Qui dit guerre dit victimes, à commencer par l’autre marque du groupe, Victory, dont la défaite (arf bis…) a été actée en ce début d’année 2017. Trop peu de « potentiel de croissance », selon les stratèges du groupe de l’iowa, qui ont considéré qu’il était plus porteur de remettre au goût du jour l’image authentique et emblématique d’indian, laquelle profite, de plus, d’une mode basée sur les retours aux sources. D’où le nouveau cheval de bataille (arf, ter…) d’indian, le flat-track, faisant revivre son glorieux passé avec une Scout FTR 750 qui pourra rivaliser avec la XG 750 R signée Harley. Aux Etats-unis comme de ce côté de l’atlantique, on se passionne en effet pour les courses en glisse sur des anneaux4 de terre, à tel point que le Los Angeles Times s’est fendu d’un article (« Is Flat Track Racing Getting Back on Track ? »). Les pontes du marketing d’indian ne s’y trompent pas, misant sur la rivalité historique entre les deux constructeurs pour hisser l’image de leur marque en se servant de Harley. Quitte à sacrifier Victory. Ce qu’on appelle une victoire à la Pyrrhus…