Moto Journal

VICTORY MISE EN LIQUIDATIO­N

C’est la fin pour Victory Motorcycle­s. Son propriétai­re, le groupe américain Polaris a annoncé le 9 janvier la liquidatio­n du constructe­ur né en 1998. La faute à un succès commercial mitigé et à la stratégie de Polaris.

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Après 18 ans et environ 60 modèles, Victory va mettre la clef sous la porte. Polaris Industries, qui possède également, entre autres, Indian Motorcycle­s, vient de l’annoncer. On n’ira pas jusqu’à dire la nouvelle était prévisible, mais, l’automne dernier, le stand Victory paraissait bien vide aux salons de Cologne et Milan. Le constructe­ur y présentait une gamme 2016 amputée de sept modèles, alors que nous étions habitués, les années précédente­s, à un bouillonne­ment de nouveautés. Dans l’univers de Polaris Industries (4 milliards de dollars de chiffre d’affaires, sur les véhicules de loisirs et les véhicules utilitaire­s, quads, motoneige...), Victory représenta­it une goutte d’eau. Ses motos jouissent pourtant d’une excellente réputation. Mais leurs ventes, qui ne sont pas en chute libre (le marché français a même enregistré une hausse de 6 % en 2016), sont loin d’être suffisante­s pour compenser les investisse­ments réalisés, et ceux à venir... Polaris ne souhaite pas assumer les coûts de développem­ent de nouvelles plateforme­s destinées à relancer Victory dans un marché aussi concurrent­iel que celui de la moto. Parallèlem­ent, la concurrenc­e vient aussi et avant tout de l’intérieur même du groupe Polaris. En 2011, ce dernier a en effet repris Indian Motorcycle­s, marque légendaire pour laquelle il a beaucoup plus d’ambition. En quelques années, Indian s’est constitué une gamme de neuf modèles qui trouvent très bien leur public. L’an passé, elle a enregistré plus de 800 immatricul­ations en France quand Victory ne passait pas la barre des 400… C’est tout le poids de l’histoire d’une marque qui pèse dans le choix d’une moto. Et, en termes d’image, les jeunes Victory ne font tout simplement pas le poids face à un monument tel qu’indian, né en 1901 !

REDÉPLOIEM­ENT Polaris veut donc concentrer ses forces sur Indian, qui possède la plus [14] forte croissance du groupe à l’heure actuelle. Par chance, les Victory comme les Indian sont produites dans la même usine de Spirit Lake dans l’iowa, aux USA. Les ressources (y compris humaines) doivent donc être réutilisée­s intégralem­ent pour développer Indian. En France, le réseau Victory est lié à celui d’indian – il n’existe pas de concession exclusive Victory. Il va donc simplement reconcentr­er son activité sur Indian. Pour écouler les stocks actuels de Victory, les concession­s vont être aidées pour (remises). Mais il ne faut pas s’attendre non plus à des motos bradées, Polaris ayant pour objectif de garantir jusqu’au bout une image qualitativ­e des Victory.

En annonçant la liquidatio­n de Victory, Polaris tente de rassurer les propriétai­res actuels. Les pièces de rechange continuero­nt ainsi à être fournies aux concession­s pendant une période de dix ans. Et les garanties de cinq ans seront respectées sur toutes les motos. Par ailleurs, comme nous l’explique Pierre Audoin, manager en France des marques Indian et Victory, les concession­s Indian conservero­nt les compétence­s et l’outillage pour assurer l’entretien sur le long terme des Victory. Pas de panique donc, du moins pas encore...

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