Premiers essais à Sepang
La première des trois journées d'essais de Sepang a été marquée par une nouvelle performance extraordinaire du retraité Casey Stoner, qui s'est tout simplement adjugé le meilleur temps. Un truc de fou.
Lundi 30 janvier, 13 h, dans le box Ducati de Casey Stoner. Je suis en discussion avec Jeremy, l'osthéo australien qui suit le double champion du monde Motogp depuis quatre ans. « L’an dernier ici même, il se plaignait encore de ses cervicales. Ça va mieux ? – Oui, c’est guéri. » A ce moment précis, Casey rentre aux stands et descend de sa moto. « 59”6 ! », s'enthousiasme son ami et voisin Chris, qui bossait pour Alpinestars lorsque l'australien courait. « Casey est aussi écoeurant pour les autres à moto qu’il l’est avec nous au golf. Il s’y est mis depuis pas longtemps, et il est déjà incroyablement technique. » Alors que Stoner commence son débrief, Davide Tardozzi, team-manager de l'écurie officielle Ducati en Motogp, vient prêter une oreille attentive. « Ça ne peut être que positif que Casey soit dans notre équipe, résume Andrea Dovizioso cinq heures plus tard, lors de son point presse. Car, durant cette série de tours rapides, il a mené une comparaison dont nous avions besoin. Et il l’a fait à un rythme suffisamment élevé pour qu’il n’y ait aucun doute sur son verdict. » « De plus, Casey est un pilote qui parvient à parfaitement retranscrire les
problèmes qui existent sur une moto de course », témoigne Luigi Dall'igna, le directeur du service course Ducati. « Mais le plus positif dans tout ça, c’est qu’il ne fasse pas le championnat, vu comme il roule vite ! », se marre Valentino Rossi. Il a raison… Comme de coutume en Malaisie, c'est l'orage tropical de 16 heures qui a sifflé la fin de la partie lors de ce premier jour d'essais. Depuis qu'elle a été resurfaçée, la piste met trop de temps à sécher. « On s’est basé sur la température moyenne de ces dix dernières années pour refaire l’asphalte, et depuis le milieu de l’année dernière, on est en dessous », se défend Jarno Zafelli, le boss de Dromo, la société italienne qui a mené les travaux de réfection.
DOVI ET VINALES SONT BIEN LÀ
A 16 heures, derrière Stoner, c'est Andrea Dovizioso qu'on retrouve deuxième. « Je suis bien sûr plus heureux que l’an dernier, où on avait pas mal galéré à mettre au point la nouvelle moto. C’est une bonne surprise, dans la mesure où je ne m’attendais pas à me retrouver aussi compétitif d’entrée de jeu. Par rapport aux essais de Valence, j’ai testé quelques modifications châssis sur la nouvelle GP17. Mais la principale différence est créée par l’absence d’ailettes. On a un peu plus de mouvement et un peu moins d’appui sur le train directeur qu’avant, mais on va aussi plus vite en ligne droite, car on est moins freinés. Même en milieu de virage, qui est notre point faible, les sensations sont différentes. Pas moins bonnes, différentes. On a du travail, mais ça commence bien. » Troisième larron sur la feuille des temps, Maverick Viñales confirme tout le bien qu'on pensait de lui. « En novembre, lors des essais privés Yamaha, j’étais focalisé sur le chrono. J’avais été le plus rapide, mais on était proches tous les quatre, avec Vale, mais aussi Folger et Zarco. Désormais, je me concentre sur le rythme de course, car j’ai vu comme Marquez était fort dans les derniers tours lors du dernier GP 2016 à Valence, et mon objectif est de faire pareil. Je dois aussi m’améliorer aussi un peu au freinage, mais sinon, tout va bien. » C'est le moins qu'on puisse dire. « Maverick est le seul à avoir réalisé son chrono avec le pneu arrière dur, alors que les deux Ducat étaient en pneus tendres », précise son team-manager Wilco Zeelenberg. Surprenant quatrième, Alvaro Bautista n'avait, dit-il, « jamais roulé aussi vite sur le circuit de Sepang ! » L'espagnol dispose cette année de la très rapide GP16, la Ducati d'usine de l'an dernier. « De plus, le moteur est très progressif, donc il faut qu’on apprenne à tirer le meilleur parti de cette puissance. » Avec la meilleure vitesse de pointe de 328,3 km/h, c'est déjà pas mal. Ne manquez pas le prochain numéro de Moto Journal pour une analyse complète de ces tests, et visitez à l'envi notre site internet et nos réseaux sociaux Twitter et Facebook pour des infos en temps réel.