Il y a 40 ans...
Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.
Les années 70 étaient celles de toutes les audaces, convictions, investigations, expérimentations et interprétations... Ce n’est pas l’édito qui suit, de Guido Bettiol, alors conseiller de la rédaction (et personnage haut en couleur des premières années de Moto Journal), qui va démentir cette légende, ses publications dans nos pages étant souvent restées célèbres : « On ne discute pas des goûts ni des couleurs, on a appris cette maxime depuis notre plus jeune âge, avec nos ancêtres les Gaulois. Nous allons voir qu’on ne discute pas non plus la vue et les couleurs, et celui qui voudrait en discuter ne pourrait qu’ergoter sur la valeur des chiffres, qui admettent une certaine tolérance. Mais le phénomène est bien là : nous avons tous un certain angle de vision qui est d’environ 200°. Dans cette zone de perception, on ne distingue sans équivoque les couleurs que dans un angle de 70°. Au-delà de cet angle, les objets sont perçus en noir et blanc, sauf si on leur accorde une attention particulière. Si vous regardez fixement devant vous et que vous vous efforcez de voir du coin de l’oeil, vous voyez des couleurs, mais elles ne sont pas perceptibles sans cet effort exceptionnel. Quand on conduit, on regarde devant soi et on n’a aucune raison d’accentuer la vision coin de l’oeil, qui d’ailleurs fait baisser l’attention sur le sujet principal. Donc un feu rouge n’est pas tellement perçu rouge s’il se trouve sur le côté. Il y a pire. Ce champ de vision varie avec la vitesse. A partir de 40 km/h, où il faut compter une vision utile de 100°, le champ se rétrécit, et, à 100 km/h, il n’est plus que de 40°. On ne distingue nettement que ce que l’on regarde directement et le monde latéral prend la forme d’un fantôme flou. On se rend parfaitement compte de ce phénomène quand on roule à 180-200 km/h, où on n’a d’yeux que pour la fine trajectoire qu’on suit. A côté, il y a forcément un paysage, il ne peut pas exister le néant, mais on serait totalement incapables de le décrire. » Voilà, si vous avez passé le dernier feu rouge à 200 km/h, désormais vous savez pourquoi. Gardez bien sur vous ce numéro de présentez illico cet article aux forces de l’ordre, et tout devrait très vite s’arranger...
Moto Journal, le magazine qui vous explique ce qui parfois vous arrange (et nous aussi...) 1971
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