Moto Journal

MOTO2-MOTO3

KTM avance

- PAR Thomas Baujard PHOTOS Gold and Goose

Au départ, le moteur Honda est un problème, car il est lourd et volumineux », explique Sebastian Risse lors d'une interview exclusive. Nous sommes le 20 février, à l’occasion de la présentati­on des teams KTM dans leur tout nouveau QG à Munderfing, en Autriche (sujet à venir dans le prochain GP+). A 33 ans, cet Allemand affable au faciès poupin est responsabl­e technique de l’ensemble du Motogp chez KTM. « Au départ, insérer un tel moteur dans un châssis de course crée des contrainte­s. Mais avec un peu d’obstinatio­n, tu finis toujours par trouver où placer tes tubes », explique Sebastian en souriant. Deux semaines plus tard, pour la première confrontat­ion du proto KTM avec le reste de la grille Moto2, Miguel Oliveira termine troisième, à trois dixièmes de la pole d’alex Marquez. Mais le chrono de la KTM est déjà sous la pole Moto2 de 2016, signée par Sam Lowes sur Kalex !

LE TUBE DE L’ÉTÉ ?

D’accord, Miguel Oliveira n’est pas un manche, il est même vice-champion du monde Moto3 2015 et dispose d’une année d’expérience Moto2 sur la Kalex du team Leopard. Mais tout de même, finir dans l’aspi du fabricant de châssis allemand alors qu’il est champion du monde en titre et domine la discipline depuis trois ans est une sacrée perf. Alors OK, le proto KTM n’est pas une moto complète mais un châssis tubulaire en acier, un bras oscillant en alu, des suspension­s WP made in KTM et un carénage en carbone. Mais parvenir à être aussi compétitif d’entrée est une vraie performanc­e. Pour preuve, les deux autres non Kalex du plateau, la Suter d’aegerter et la Mistral Tech 3 de Vierge, sont respective­ment 4e à 0”347 et 17e à 1”014 de Marquez. Dans une catégorie qui singeait de plus en plus une coupe monomarque, la diversité technique qu’amène KTM est donc bienvenue. Il est encore un peu tôt pour juger si les Autrichien­s auront ou non le potentiel pour se mêler à la course au titre, mais les débuts sont prometteur­s. « Les premières sensations avec la moto sont très positives, témoigne Miguel Oliveira, qui, en plus de son métier de pilote, enquille sa seconde année d’études de dentiste. On n’était pas là pour battre des records, mais pour essayer un maximum de réglages différents et voir comment la moto réagit. » Le fait qu’oliveira, jugeant que la piste était trop chaude, ait choisi de ne pas rouler lors de la dernière après-midi crédibilis­e cette affirmatio­n, même s'il est

toujours curieux qu'un pilote s'abstienne de rouler, ne serait-ce que pour tester les conditions. « La comparaiso­n avec les autres est pour l'instant vaine, tant ce projet est neuf, justifie le boss du team, Aki Ajo. Maintenant que nous sommes bien à Jerez, nous allons voir comment la machine réagit lors des tests du Qatar [du 17 au 19 mars, une semaine avant le GP]. Le but est de résoudre les problèmes le plus rapidement possible quand ils vont se faire jour. »

LA BAGARRE

En Moto3, en revanche, KTM, champion en 2016 avec Brad Binder, ne compte pas moins de six pilotes dans les douze premiers, et s’appuie sur trois couronnes mondiales en cinq ans. Une expérience qui lui permet de raffiner son matériel par petites touches au lieu de devoir expériment­er. « On a pu tester la version 2017 de la KTM dès Valence, fin 2016, explique le Néerlandai­s Bo Bendsneyde­r, 11e à Jerez, à 0”5 de la pole de Bulega. Le châssis est un peu moins rigide, ce qui me permet de piloter de manière plus coulée. Le moteur me donne, lui, les mêmes sensations que l’an passé. » Sachant que KTM et Honda étaient très similaires à l’accélérati­on et en vitesse de pointe en 2016, la saison 2017 promet de belles empoignade­s. Car si Nicolo Bulega réalise le meilleur chrono sur le tracé andalou qu'il affectionn­e, Honda a recruté deux top-pilotes avec Jorge Martin (3e) et Romano Fenati (5e). Vivement le Qatar, qu’on retrouve tout ce petit monde à l’aspi dans le groupe de tête !

 ??  ?? Miguel Oliveira signe le 3e temps des essais, sur une KTM fraîchemen­t sortie des cartons. Belle performanc­e du Portuguais.
Miguel Oliveira signe le 3e temps des essais, sur une KTM fraîchemen­t sortie des cartons. Belle performanc­e du Portuguais.
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 ??  ?? Après avoir terminé le championna­t 2016 à la 7e place, Nicolo Bulega signe le meilleur temps des essais de Jerez.
Après avoir terminé le championna­t 2016 à la 7e place, Nicolo Bulega signe le meilleur temps des essais de Jerez.

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