Moto Journal

KTM ATTAQUE KALEX

Depuis avril 2015 et la victoire de Sam Lowes sur le châssis italien Speed Up au Texas, le fabricant allemand Kalex est invaincu en Moto2. Mais dès son second GP, KTM s’affiche comme un sérieux rival.

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Pas moins de 70 victoires, voilà l’éloquent palmarès du duo bavarois Klaus Hirsekorn-alex Baumgärtel depuis qu’il a investi la catégorie Moto2 avec le team Pons en 2011. D’ailleurs, à part le titre 2012 décroché par Marquez au guidon d’une Suter, Kalex a tout raflé. Une véritable démonstrat­ion, même si le Moto2 est une catégorie relativeme­nt figée, avec les mêmes pneus, suspension­s et freins pour la quasi-totalité de la grille, Tech 3 excepté.

LA MÉTHODE KTM

Dans cette catégorie qui ressemblai­t de plus en plus furieuseme­nt à une coupe de marque, un besoin de renouveau se faisait sentir. Tous les teams les plus riches optant pour un châssis Kalex, la majorité des pilotes étaient convaincus que sans ce fameux cadre alu, ils ne pouvaient gagner. « Il faut désacralis­er le mythe, explique un technicien qui préfère garder l’anonymat. Kalex bosse proprement, mais ce qu’ils ont fait, c’est reprendre ni plus ni moins la géométrie de la CBR d’origine en peaufinant un peu. Si tu mets un pilote de la trempe de Marquez sur n’importe quel châssis actuel en Moto2, il gagne, comme il l’a fait avec Suter. » Pour étayer cette théorie, le constructe­ur autrichien KTM, nouveau venu dans la catégorie, entend bien tailler des croupières au tenant du titre Kalex. Et pour cela, il a mis les moyens. « A titre personnel, je suis content de cette première pole, se félicite le pilote KTM Miguel Oliveira, samedi en Argentine. Mais il ne faut pas sous-estimer le travail du team de mise au point en 2016. » Un team qui comprend Sebastian Risse, responsabl­e du projet Motogp, dessinateu­r du treillis tubulaire en acier qui enserre au plus près le quatre-cylindres de CBR 600 de rigueur en Moto2. Parmi les pilotes essayeurs qui se sont relayés au guidon de la belle autrichien­ne, un certain Johann Zarco, après le GP d’aragon, qui la trouvait « bien née. De toute façon, le moteur de la CBR joue un rôle déterminan­t dans le comporteme­nt de la moto. Il n’y a que le tout premier châssis tubulaire italien, essayé par Mike di Meglio chez Aspar, qui avait l’air vraiment raté. » Après avoir affiné ses suspension­s d’usine WP et fait des tests en soufflerie pour son carénage en carbone, KTM, qui dispose de moyens technologi­ques supérieurs à tous les autres teams en Moto2, car c’est une vraie structure d’usine, était en mesure de fournir un proto compétitif à Oliveira dès son premier GP. Ce qui n’est pas forcément automatiqu­e quand on voit les sommes astronomiq­ues dépensées par le team Marc VDS en essais sans résultats lors de ses premières saisons dans la catégorie. L’ambition et la stratégie de KTM sont claires :

avec un team d’usine dans chaque catégorie, ils veulent “ferrer” les plus talentueux et prometteur­s jeunes pilotes issus du Moto3 et les emmener jusqu’en Motogp. Miguel Oliveira, vice-champion du monde Moto3 en 2015 avec Aki Ajo, est de ceux-là. Après un an d’infidélité chez Leopard Racing en 2016, le voici revenu à la maison et prêt pour de grandes choses : déjà une pole et un podium en deux GP (2e en Argentine). « Mon début de course a été un peu agité, témoigne Miguel à son arrivée en parc fermé, mais après, j’avais un rythme un peu supérieur aux deux pilotes Marc VDS. Dans le dernier tour, Alex est tombé, ce qui est dommage pour lui, mais j’ai profité du cadeau et je suis ravi. » S’il est motivant pour le pilote, ce premier podium l’est tout autant pour l’usine KTM, qui va continuer à bosser pour décrocher au plus vite sa première victoire. Souvenez-vous qu’en Moto3, KTM fut champion du monde dès la première saison en 2012. Son objectif ne doit guère être différent en Moto2.

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