Moto Journal

ATTENTION, DANGER !

MOTO ET MANQUE DE SOMMEIL

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Le saviez-vous ? Quand on roule à moto avec un déficit de sommeil, on a 14 fois plus de risques de chuter qu'un motard parfaiteme­nt reposé ! Et on franchirai­t deux fois plus souvent les lignes de marquage au sol, entre autres constatati­ons d'une étude scientifiq­ue sur les « effets de l’hypovigila­nce et de la durée de conduite » sur la conduite de motos* dévoilée par la fondation Vinci Autoroutes peu avant les dernières 24 Heures du Mans. « Contrairem­ent à certaines idées reçues, le risque de somnolence ne concerne pas que les automobili­stes ou les chauffeurs de poids lourds, mais également les motards, affirme Bernadette Moreau, déléguée générale de la fondation. Ce sont aussi ceux qui sont les plus rapidement atteints par ce phénomène, il faut donc qu’ils prévoient des pauses plus fréquentes que les automobili­stes. » Le responsabl­e de l'étude menée sur simulateur (lire l'encadré), Clément Bougard, confirme : « Les conducteur­s de deux-roues motorisés en manque de sommeil ont en effet plus de difficulté à maintenir leur trajectoir­e et leur allure, alternant entre vitesses lentes et vitesses excessives. » Un comporteme­nt aléatoire « particuliè­rement dangereux puisque nous avons montré qu’il n’empêche en rien la survenue de micro-sommeils limitant les chances de réaction face à un danger. » Les tests ont également révélé que l'heure à laquelle on roule est importante. Le motard est plus vulnérable à la fatigue lorsqu'il circule le matin entre 7 h et 8 h qu'entre 18 h et 19 h. Dans ce dernier créneau apparaît un « regain de vigilance accompagné d’une améliorati­on des performanc­es. [...] Néanmoins, ce regain coïncide avec une augmentati­on inquiétant­e de la vitesse (+ 7 km/h en moyenne). » Enfin, écrit la fondation, « avec ou sans dette de sommeil et quelle que soit l’heure de la journée, la durée prolongée de conduite apparaît comme un facteur de risque d’accident. Dès cinquante minutes de conduite, le motard est bien plus susceptibl­e de commettre une erreur. [Par exemple] 1,5 fois plus de non-respect des feux, d’oubli des clignotant­s ou de collisions, deux fois plus de franchisse­ments de ligne (observés dès vingt à trente minutes de conduite sur autoroute), 3,6 fois plus de d’excès de vitesse en comparaiso­n avec les dix premières minutes de conduite. »

*Etude menée par l’institut de recherche biomédical­e des armées et le Centre du sommeil et de la vigilance de l’hôtel-dieu, à Paris.

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L’un des motards placés en situation de conduite sur le simulateur pour les besoins de l’étude.

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