Souvenirs de Yoyo
Quelle bonne et belle idée de nous rappeler ce pourtant triste anniversaire et ce p… de camion qui a emporté celui qui faisait un peu partie de notre vie de lecteurs de MJ, même si on ne le connaissait pas [article intitulé « Lionel “Yoyo” Boloré : ça va pas mieux en le dix ans… » sur www.moto-journal.fr]. La douleur s'estompe toujours avec le temps, mais c'est important de dire : voilà, c'était mon ami et j'aime me souvenir de lui. Je m'interroge toujours quand quelqu'un qui semble une bonne personne meurt en pleine force de vie, ça me semble toujours une sorte d'anomalie, d'anachronisme. Il y a tant de salauds qui nuisent à l'humanité qui pourtant continuent à vivre... Je pense au superbe film les Virtuoses, de Mark Herman, sur une fanfare pendant les grèves des mineurs en Angleterre, où le fils de Danny, mineur à la retraite et condamné par la silicose, crie son désespoir en disant quelque chose comme « mon père est en train de mourir et Margaret Thatcher, elle, continue à vivre. » Yoyo se tue dans un
accident, et sa compagne également, pourquoi ? On dirait que parfois certaines familles ont des destins tragiques. Encore une référence, littéraire cette fois, le livre Camille, mon envolée, de Sophie Daull. Histoire vraie de l'auteur qui perd sa fille de seize ans une veille de Noël après avoir perdu sa mère trente ans auparavant, assassinée. C'est un livre qu'il faut lire avec une boîte de mouchoirs. Non parce qu'il est triste. Bien sûr qu'il l'est, mais c'est surtout un livre plein d'amour et de vie aussi. On sait tous que la mort est injuste, et la chose la mieux partagée du monde avec la connerie, mais malheureusement je crains qu'on ne puisse se débarrasser ni de l'une, ni de l'autre. On fait comme on peut avec... Elle est belle cette photo de cet apéro, le Clicquot-ponsardin pétillant joyeusement, les chips, les radis et les feuilles d'endive au fromage blanc et fines herbes. Belle parce que vivante. Merci de nous la faire partager. Une pensée pour ces deux êtres partis dans un autre ailleurs.