Il y a 40 ans...
Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.
Imaginez, vous êtes dans un monde où l'on ne peut pas être motard sans être un tant soit peu bricoleur : les anglaises perdent de l'huile, les italiennes vous taquinent de leur circuit électrique, les américaines sont animées d'une mécanique agricole et les allemandes n'acceptent aucunement d'être brusquées. Bref, pour se déplacer à moto, il convient d'avoir l'oeil, l'oreille et le coup de tournevis avisés. Et voilà que débarquent sur le marché des nippones (« nippones ni mauvaises », la blague préférée à l'époque) dont on ne sait rien, sauf que leurs bicylindres 125 4-temps tournent à 12 000 tr/mn et leurs twins 2-temps pétaradants et fumants à 10 000. Fatal, vous vous montrez circonspect.. C'est la raison pour laquelle Moto Journal a mis en branle des tests de fiabilité de la façon la plus simple qui soit : à fond pendant quelques milliers de kilomètres. Il y a 40 ans, Fred Tran Duc a donc soumis le twin 125 RDX Yamaha (celui qui a fait rêver toute une génération) à la torture. Pour rappel, la RDX était un 2-temps développant 15,65 ch pour 120 kg qui fut chronométrée par nos soins à 121,5 km/h. La suite vous est contée par Fred… « Après la 125 Honda T, nous avons soumis la 125 RDX au même supplice : Paris-côte d'azur, aller par les petites routes, retour par l'autoroute sans couper les gaz, 2 500 km nonstop avec un traitement de choc que 99% des 125 ne connaîtront jamais dans leur vie. En plus notre Yam a été gâtée : neige, pluie et mistral... Sur l'autoroute du retour (841 km sans couper, sauf pour les ravitaillements, le tout en 11 h 20), je n'ai jamais laissé le régime descendre en dessous de 8 500 tr/mn, d'autant qu'un 2-temps qui mouline est un 2-temps heureux. Je vais vous expliquer ce qu'est mademoiselle RDX : l'aboutissement provisoire de ce que l'on peut appeler la nouvelle génération des 2-temps. » On ne dira jamais assez combien les moteurs 2-temps ont compté dans l'histoire de la moto. Sans les restrictions d'émissions polluantes (et la consommation d'essence dans une moindre mesure), on n'ose à peine imaginer ce que serait le délice que piloter une moto 2-temps moderne : puissance, souplesse, légèreté, compacité, sonorité…
“A l'inverse d'aujourd'hui, les motards avaient des suspicions sur la fiabilité des motos japonaises.”