L’ENDURANCE « AU MILIEU DU GUÉ »
Quel bilan tirer du nouveau format de l’endurance mondiale, après une première course disputée au Bol en 2016 et en attendant la finale en juillet à Suzuka* ? « J’ai eu moins d’expression de mécontentement que ce à quoi je m’attendais, a expliqué François Ribeiro, directeur des opérations d’eurosport Events, promoteur du championnat. Dire que Suzuka est la finale, ça me paraissait une évidence : c’est, à mes yeux, l’épreuve la plus mythique pour les pilotes, les constructeurs, et je voulais envoyer un message très fort au Japon, pour que les constructeurs aident plus de teams pour venir courir en Europe – et en France notamment, pour faire un championnat moins franco-français qu’aujourd’hui. Je pense que le message est en train de passer. Aujourd’hui, deux ou trois teams japonais sont venus [dont Trick Star, voir le panneau à droite], j’en vois deux ou trois autres venir pour l’année prochaine. On est donc un peu au milieu du gué, parce qu’on a commencé une réforme qui commence à produire ses effets, mais qui n’a pas encore tout montré. » Par ailleurs, au fait que certains, comme Randy de Puniet en conférence de presse d’avant-course, se plaignent d’une différence de traitement entre les teams permanents et ceux engagés à Suzuka, Ribeiro répond : « J’ai demandé à la Fim, et obtenu, qu’à Suzuka, les dix premières machines, quelles qu’elles soient, soient démontées. Parce que j’en ai marre d’entendre ces teams qui disent : “On n’est pas à armes égales, il y a deux réglementations différentes”. S’il faut déclasser les trois premiers sur le podium parce que ce n’est pas conforme, ils seront déclassés. » Une nouvelle épreuve pourrait également voir le jour en Asie et le patron “en pince” pour faire revivre les 24 Heures de Spa – les responsables du circuit belge étaient présents au Mans. Une éventualité soumise préalablement à l’homologation du tracé, aujourd’hui pas aux normes internationales, donc à des travaux. « Si j’ai la chance de faire revivre avec eux les 24 Heures de Spa, c’est une priorité sur tout le reste. Plus le championnat du monde d’endurance sera différent de tout ce qui existe dans le monde de la vitesse, mieux il se portera. Si on peut faire revivre Spa, on aura une chance inouïe. » * A cheval sur deux années, la saison en cours comprend le Bol d’or 2016 et, en 2017, 24 Heures du Mans, 8 Heures d’oschersleben (en mai), 8 Heures de Slovaquie (en juin) et 8 Heures de Suzuka. Pour François Ribeiro, le championnat “idéal” devrait comporter sept épreuves. « Si on arrive à avoir trois manches de 24 heures, sept ça suffit. Ajouter des épreuves pour ajouter des épreuves, ça n’a pas de sens. »