Pour une double signalisation
Madame le maire de Paris, grande prêtresse des dépenses somptuaires inutiles, adepte des décisions trop abstraites pour nos faibles esprits, salut. Comme les Parisiens le savent (un peu trop) bien, les cyclistes ont plus ou moins tout permis dans la capitale. Je pourrais m’emporter, dresser l’historique des faits qui m’ont conduit à cette conclusion, mais je l’ai trop fait : je fatigue. Il y a quelques mois, une nouvelle signalisation est apparue aux feux rouges : les cyclistes ont le droit (puisqu’ils le font depuis des années, comme nous l’avons connu auparavant avec le double sens) de passer malgré l’écarlate. Pour une fois, chère maire, je ne vais pas râler. J’ai même une proposition (sérieuse) à vous faire : appliquer également la double signalisation aux motards. Pas pour passer au rouge (comment nous adonnerions-nous au burn à l'accélération, qui laisse le caisseux et les scooters loiiin dans le rétro, ou à la bonne vieille roue arrière ?), mais pour une raison bien plus sérieuse : ce panneau indique « virage dangereux. » Que les motards profitant de vraies routes, de vrais paysages et de vrais virolos (oui, oui, ceux qui nous répondent « Tête de veau » quand on les appelle avec mépris « Provinciaux ») nous pardonnent : virage dangereux, à Paris, ça veut dire « Attention, les caisseux, va falloir tourner le volant un peu fort, mais, promis, après, ça ira mieux. » Voilà, donc, ma proposition : sous de ce panneau à la fois infantilisant et nécessaire pour certains, je propose une double signalisation : « motard, virage marrant. » Message accompagné d'une iconographie correspondante : un motard qui penche bien !