Moto Journal

Trente ans après…

- Sylvain, d’henrichemo­nt

Salbris (41), dimanche 9 août 1987, 7 h du mat'. J’accroche les derniers tendeurs qui tiennent mes sacs sur le porte-bagages. J’ai ma combi en cuir Daytona noir et vert pomme, des bottes d’enduro blanches et mon casque Nava rouge sur le crâne. Mon 500 XT de 1981 démarre au quatrième coup de jarret : je m’en sors plutôt bien ! Direction la nationale 20 pour un parcours qui doit m’emmener à Narbonne afin de rejoindre le reste de la famille déjà au camping. J’ai prévu des arrêts tous les 120 km pour faire le plein : avec l’autonomie dérisoire dont je dispose, pas question de prendre le risque de tomber en panne sèche. Les trajets en moto, c’est déjà les vacances. Pas comme en voiture, où tu as hâte d’arriver, où tu te fais chier derrière les camions… Non. Là, c’est le panard. Je souris béatement sous mon casque, même si je dois redoubler dans les parties sinueuses toutes les bagnoles qui m’ont dépassé sur les portions à quatre voies. Faut dire que je ne veux pas pousser mon mono. Je roule à 100/110 ; ces cons de caisseux m’enfument à 150 dès qu’ils le peuvent, mais, quand ça tourne, ils se traînent comme des ânes. Résultats, je les repasse non sans un malin plaisir… J’arrive dans l’après-midi au camping, heureux. Vivement le trajet retour !!! Henrichemo­nt (18), vendredi 31 mars 2017, 14 h 30. Meeeerde, il pleut ! Le seul jour de la semaine où le temps est pourri, et il a fallu que je case mon RV pour la révision ce jour-là ! Faut dire qu’on n’a plus de concession­naire Aprilia dans le Cher, je dois me rendre à Nevers. J’enfile donc le pantalon de pluie noir, le blouson noir et gris, les bottes noires et le casque noir itou. Je sors la moto assortie à la couleur de mon équipement, mets mes papiers, téléphone, antivol dans le coffre du faux réservoir et j’appuie su’l’bouton. Le bicylindre s’ébroue du premier coup et j’enclenche le mode rain : j’ai mis cette Mana GT en vente, s’agit pas que je me bourre avec sous la flotte. La boîte auto est vraiment super. Rien à voir avec Honda. Là, c’est un variateur, donc aucun à-coup de transmissi­on. En ville, c’est le bonheur. Pour le reste, elle a ses défauts et ses qualités… L’ordinateur de bord m’indique que j’ai assez d’essence pour faire le trajet. Je roule sage, sous une pluie parfois battante, mais, bizarremen­t, je me surprends à sourire béatement… Alors pour répondre à Laurent de Lyon (MJ 2204) : qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !

Newspapers in French

Newspapers from France