Il y a 40 ans...
Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.
Il y a 40 ans apparaissait la Yamaha 125 DTMX, un trail qui avait 5 ans d’avance sur la concurrence.
La 125 DTMX allait vite devenir la plus grosse vente de motos en France, pourtant sa sortie n'est même pas signalée sur la couverture de ce Moto Journal. Le sujet sur cette nouvelle Yam est même relégué à la fin du journal, avec l'essentiel des photos en noir et blanc ! En 1977, le permis auto permettant de piloter une 125 sans aucune autre formation et la mode étant aux trails, cette petite Yam va très vite cartonner : elle est lookée, performante, financièrement accessible et, surtout, elle est la première 125 à proposer une mono-suspension arrière, le fameux Cantilever des YZ de cross et TZ de vitesse de la marque, ce qui fera dire à nombre de néophytes : « Merde, on t'a volé tes amortisseurs arrière ! » C'est qu'on n'avait pas l'habitude de voir une moto sans amortisseurs visibles. Cette DT 125 MX n'a pas volé son succès : elle se révélera solide, facile, et deviendra très rapidement la référence absolue, faisant vieillir d'un seul et rude coup la concurrence composée de Honda XLS, Suzuki TS et Kawasaki KS. Elle avait une boîte à six vitesses, son mono 2-temps refroidi par air sortait pas moins de 14 chevaux à 6 500 tr/mn, et son inédit système de suspension arrière faisait passer le débattement de 90 mm (pour la 125 DT qui la précédait) à 145 mm ! Pour en avoir vendu à l'époque lorsque j'étais commercial chez Patrick Pons-yamaha à Paris, il suffisait de faire assoir le client dessus pour qu'il s'extasie : « Whouaaa, quel Pullman ! » et signe le chèque illico. Parfois, on en vendait dix dans la seule journée du samedi et on donnait les cours de conduite devant le magasin avenue de la Grande-armée ! Sonauto, l'importateur Yamaha à l'époque, n'arrivait plus à fournir. Même si, très vite, en usage tout-terrain intensif, les spécialistes reprochèrent au système Cantilever de pousser sur la colonne de direction, il faut reconnaître qu'en confort, ce système fut une avancée technique majeure. Un peu pompeusement, la DTMX était stickée « enduro » sur ses caches latéraux, et c'est de là que vinrent les confusions entre trail et enduro, qui faisaient suite aux imbroglios entre trial et trail, sans même parler de ceux qui confondent endurance et enduro.