Moto Journal

FERRY FÉRIÉ ET

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DORMIR DANS LE NO MAN’S LAND

La plupart du temps, un passage frontalier africain est très animé, mais quand nous avons voulu passer la frontière avec le Congo Kinshasa, tout semblait trop calme. Un soldat nous a rappelé que c’était le 1er-mai. Mince, cela nous avait complèteme­nt échappé. Mais pas de problème : un garde-frontière angolais compréhens­if s’est dirigé vers nous, a mis les cachets nécessaire­s dans les passeports et il nous a assuré que les gardes congolais étaient là aussi. De fait, ils étaient là. Seulement… le chef ne travaillai­t pas, et c’est lui qui avait les cachets. Nous ne pouvions plus retourner à Cabinda et nous ne pouvions pas entrer au Congo RDC pour l’instant. La seule option était de dormir dans le no man’s land entre les deux frontières et d’attendre jusqu’à ce que la frontière soit ouverte, le lendemain à 8 h. Il y avait de la bière et des biscuits et il faut admettre que nous avons passé une soirée très agréable. Seul le chef ne contribuai­t pas vraiment. Il était déjà 11 h 15 quand il est arrivé le lendemain, les cachets tellement importants en poche. Il avait bien célébré la fête du Travail, apparemmen­t…

PRENDRE LE FERRY À L’ANGOLAISE

Nous avons dû sortir notre meilleur portugais pour savoir si la piste de Mbanza Congo à Uige, en Angola, était praticable. Avec ces motos ? Oh là là, cela vous prendra trois heures ! Qu’est-ce que je dis, deux heures, au maximum ! Ils n’ont pas l’habitude de voir des motos comme les nôtres ici, et ils sont à chaque fois convaincus que nous laissons Marc Coma et Sam Sunderland facilement derrière nous. Mais bon, la piste serait faisable, donc nous sommes partis plein d’énergie. Un gars sur la route nous a raconté quelque chose à propos d’un fleuve et d’un ferry, c’est du moins ce que j’avais compris. Après 80 km, nous sommes enfin arrivés à un fleuve. Mais ce ferry, on ne le voyait nulle part. Jusqu’au moment où deux Angolais sont sortis des buissons en pointant du doigt une petite barque. Ma première idée : impossible ! Mais les indigènes paraissaie­nt confiants. Si ce bateau coule, c’est ma moto qui sera au fond, pas la leur ! A quatre, ils ont hissé les deux Husky dans la barque et l’arrière du bateau ne sortait de l’eau que de 5 cm. Je ne me suis pas senti à l’aise du tout pendant la traversée, mais tout s’est bien passé. Le temps de se serrer la main, se donner un petit coup de poing amical et nous pouvions continuer la route !

SE DÉTENDRE EN VILLE

Il y a 18 ans, pendant la guerre civile, j’avais travaillé sur un projet à Luanda, la capitale de l’angola. J’étais donc très curieux d’y retourner après toutes ces années. Les maisons fusillées et les rues détruites ont fait place à une nouvelle ville avec des gratte-ciel modernes d’une hauteur vertigineu­se. Et on y trouve vraiment TOUT ! Nous avons fait du couchsurfi­ng pendant quatre jours en jouissant de poisson frais, de pizzas délicieuse­s et d’une bonne bouteille de vin. Les Luandais sont toujours un peuple hyper-accueillan­t. Quel plaisir, ces quelques jours de luxe !

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