Moto Journal

JUMBO CHUTES D’EAU ET

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Nous ne savions pas ce que nous réservaien­t les chutes Victoria, les plus hautes du monde. Nous avons parcouru les 10 km de Livingston­e jusqu’à l’entrée du parc avec une seule moto. 20 dollars ? Ils sont fous ? C’est notre budget nourriture pour dix jours ! Devrions-nous nous asseoir dans un petit train, avec un guide à la voix monotone ? Devrions-nous passer par le magasin de souvenirs avec des babouins en peluche et des boules à neige ? Pas du tout ! Nous avons vécu une superbe expérience. Les chutes ? Elles sont époustoufl­antes ! Et les falaises ? On ne va pas s’avancer au bord, là… bien que… C’est surtout Caroline, avec son vertige, qui a été mise à l’épreuve lors de la traversée du ravin béant sur un petit pont étroit. Les projection­s d’eau des chutes étaient comme le déluge et le bruit était assourdiss­ant. Mais c’est surtout la vue sur le large abîme qui restera gravée dans nos mémoires. A couper le souffle !

J’AI RETROUVÉ MA MOTO !

Réalité ou imaginatio­n ? J’avais l’impression que ma moto perdait petit à petit son caractère fougueux, qu’elle était fatiguée du voyage. Ce qui n’est pas étonnant après 28 000 km avec beaucoup de plaisir tout-terrain et une essence douteuse. Au bord de la piste, nous avons plusieurs fois fait le plein avec des bidons. Il y avait toujours un chiffon ou un bas en nylon pour filtrer les plus grosses crasses, mais quand même… Il n’était donc pas surprenant que les filtres à essence soient pleins de vase noire et collante. La pompe à essence avait fait de son mieux, mais trop, c’est trop. L’embrayage de ma moto aussi était usé. Mais qu’avons-nous trouvé dans un des coffres avec les pièces de rechange ? Eh oui : une pompe à essence toute neuve et un set de disques d’embrayage brillant. Un camping à Lusaka a servi d’atelier et après une demi-journée, la Husky se cabre comme avant. Enfin cette dose d’adrénaline qui m’avait tant manqué ! Depuis la Namibie, on les voyait partout, les panneaux routiers qui mettent en garde contre les éléphants qui traversent la route. Nous avons fait des centaines de kilomètres en scrutant l’horizon pour apercevoir une trompe. Enfin, sur la route de Chipata, à l’est de la Zambie, notre patience a été récompensé­e. Nous venions de quitter le camping quand nous avons vu un éléphant mâle puissant. Il y avait une vingtaine de mètres entre lui et nous et il n’avait pas l’air d’apprécier les moteurs ronflants et les phares aveuglants. Mon coeur battait à tout rompre alors qu’il agitait ses oreilles, levait sa trompe et barrissait très fort et que j’essayais de trouver ma caméra, quand, soudain, six autres éléphants ont traversé la route. Le mâle essayait en fait de protéger sa famille et j’estimais que, si nous restions calmes et immobiles, rien ne pourrait nous arriver. Au moment où le dernier disparut dans les buissons, nous nous sommes regardés en disant : « Merde, t’as vu ça ? » Quelle expérience ! Et il y en a eu d’autres. Nous avons fait un safari dans le parc national de South Luangwa. Nous avons vu des éléphants, des girafes, des zèbres, des lions et même un léopard. Pendant la nuit, le camping était plein d’hippopotam­es qui broutaient à côté de notre tente. Nous allions donc deux fois aux toilettes avant d’aller dormir. On ne sait jamais !

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