Moto Journal

La puissance retrouvée

- Hubert, de Paris

Je ne sais pas si c’est un sentiment habituel : je suis trop jeune motard et n’en connais pas assez d’expériment­és pour y répondre. Il paraît que nous avons le plus de risques d’accident responsabl­e dans les six mois après l’obtention du permis ou les six mois après la reprise d’un guidon trop longtemps abandonné ; c’est peut-être lié à mon sentiment. Avant d’acheter ma (première et actuelle) moto, je l’ai essayée chez le concession­naire dont j’ai parlé dans ma première chronique [MJ 2206]. J’avais passé mon permis six mois avant, sans toucher à une bécane entre-temps. La Mash 400 est moins puissante que les Honda CB 500 et CB 650 de la moto-école, mais, donc, j'avais perdu l'habitude. Et, ne vous moquez pas, mais au premier feu vert j'ai été surpris de me sentir projeté en arrière, bras tendus. Depuis, ne vous inquiétez pas : j'ai appris à maîtriser le bébé monstre. Plus tard, je suis parti à l’étranger pendant six mois, à nouveau sans conduire. Au premier bout droit, rebelote : j’ai été surpris de retrouver le sentiment de puissance d’une moto. Je m’y suis réhabitué, ce qui n’empêche pas la griserie ponctuelle d’une petite accélérati­on. Mais ce n’est pas la même chose : la puissance de ce sentiment est, du moins chez moi, beaucoup plus forte quand je reprends le guidon que quand j’en ai l’habitude. A l’heure où j’écris ces lignes, ma moto est en panne. J’enrage, je suis presque en manque. Je trépigne, mais je suis heureux parce que je sais qu’en la retrouvant, je retrouvera­i cette sensation éphémère qui n’est qu’un des infinis plaisirs du motard.

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