Dans Creuse, faut pas molaire ; à l’indre, n’hésite
A la faveur du week-end de l’ascension et du rassemblement des miss MJ en Cantal réunis, avec Karo, on a un peu dégourdi les bielles de la W 650 ex-yoyo parmi des cieux et champs de lin céruléens qu’icelui eût assurément appréciés à leur juste splendeur. On a commencé par s’infuser un run autoroutier jusqu’à Argenton-sur-creuse (36) le mercredi soir. Le genre de trajet bouchonnier qui te conforte dans ton choix d’avoir opté pour la birotulienne passion… Comme on a un peu la bougette en berne, ces temps-ci, on a fait étape à l’hôtel Beauséjour-café de la Place. Pas le plus coquet du secteur, mais un rapport qualité/prix tout à fait correct et une absence de chichis tout à fait bienvenue… Sauf qu’au matin, la patronne nous a compté 4 p’tits-déjs au lieu de deux… La vigilante Karo ayant débusqué la méprise, elle fut réparée sans délai… Mais le doute subsistera toujours : erreur humaine ou fourberie volontaire ? Perso, je penche pour l’hypothèse première, mais comment être sûr ???? Hôtel Beauséjour-café de la Place, 3, place de la République, 02.54.24.12.91, 40 € la chambre pour 2 personnes, 5,50 € le p’tit-déj. Faudra pas le répéter au service presse de BMW France, mais j’ai tâté un peu de la S 1000 R confiée à Karo pour aller misser. Bon, c’est vrai que ça cause, tant de cheuves pour si peu de kils, shifter haut-bas, suspattes électro et tout ça, mais a-t-on vraiment trois fois plus de plaisir sur une moto trois fois plus chère ? Pas sûr du tout… Et puis cette selle en tranche de marbre, sérieusement… Je croyais que c’était la preuve que c’était une moto destinée aux richissimes callipyges dont les adipeuses fesses ont rôle de coussins permanents, puis j’ai vu que figure au catalogue des options une selle confort à 290 € et j’ai tout compris… Comme miss Moreno m’avait promis une bonne décharge de chevrotines si j’approchais à moins de 50 km du gynécée motard, je me suis prudemment cantonné à la Creuse, accompagnant miss Karo jusqu’au quiet patelin nommé La Pouge. Là, on a causé un peu avec un kid du coin en FZS qui, nous voyant papoter autour d’une carte béante et routière, s’est gentiment enquis de si on avait besoin de quelque diligent secours. Il n’en était rien, donc on a repris chacun notre chemin, le kid alentour, Karo vers méridion et ma pomme au Nord. Karo m’avait bien fait part du fait qu’elle trouvait étrange la position du robinet d’essence ; j’avais dénigré, d’un hautain « il a toujours été comme ça. » Sauf que peu avant La Châtre, un bref ratatouillis précédait de peu l’arrêt du twin. C’est donc sous le regard d’un autochtone amusé, qu'après avoir placé le bouton précité sur Res, j'entrepris d’astictionner le démarreur. En vain. « Z’inquiétez pas, y a une station à moins d’un kilomètre », me lança, sourire en coin, le riverain. J’avoue avoir formulé le voeu qu’il m’y proposât la dépose grâce au splendide véhicule dont il venait de s’extraire, mais, la noble offrande ne venant pas, je me mis en route sous le cagnard, manoeuvrant la Kawa ainsi qu’une draisienne. Une bienheureuse pente me permit d’accéder au poste salvateur sans trop d’effort et je puis donc désormais affirmer ceci : un bidon de W 650 contient fort précisément 13,53 litres, pour une autonomie totale (en cette occurrence ruralosoleillée) de 273,5 km, soit 4,9 l/100 km ; qu’il me soit ici permis d’exprimer mon point de vue que l’autonomie mini d’une brélasse devrait être de 350 km. Une fois le robinet remis sur la digne position On, je pensais donc pouvoir reprendre mon cap francilien sereinement…. Mais au moment de regazer, hélas, tout s’est éteint ! Heureusement qu’il s’agissait d’une véritable station-service, dont le patron, bien qu’il fût appelé par ailleurs sur un dépannage, a promptement dégainé son booster et appointé en watts, volts et ampères la mollissante pile. Si quelque méchef mécanique vous accable aux confins de l’indre et de la Creuse, contactez donc le garage Marc Fournier, 17, route de La Châtre, Pouligny Notre-dame (36), 02.54.30.21.50. Le reliquat routier fut exempt de toute autre mésaventure, et l’on conclura par cette évidence : rien de tel qu’une p’tite bécane coquine pour écumer gaiment nos vertes cambrousses !