Jacques Bussillet
ancien directeur de MJ, auteur de Barry Sheene et la RG 500 Suzuki La fabrique d’un champion*
Alors, il paraît que tu remets ça avec un livre sur Barry Sheene ? Après l’age d’or du Continental Circus, mon éditeur m’a demandé de refaire un livre. La logique aurait voulu que j’écrive une suite au Continental, ce qui arrivera peut-être un jour, mais j’ai eu envie de raconter mon histoire avec Barry. Je suis toujours sidéré de voir à quel point il reste présent dans la mémoire collective. Quand cette idée t’est-elle venue ? A l’origine, nous avions un projet en commun, identique à mon livre sur Mike Hailwood, que Barry avait bien aimé. C’était une blague entre nous : « Alors, on le fait ce bouquin ? – Ouais, ouais, y'a pas le feu. » Et puis Barry est mort en mars 2003. L’envie d’écrire sur lui, sur mon aventure avec lui, ne m’a pas quitté depuis. J’ai réalisé ce livre sur le modèle du Hailwood. C’est l’histoire de Barry, mais c’est aussi l’histoire de la Suzuki 500 RG, car, pour moi, on ne peut les séparer ; l’histoire de Barry, c’est celle de la RG, et réciproquement. C’est un récit linéaire sur sa vie ? Chaque chapitre est en deux parties : l’histoire de Barry, telle qu’en grand champion il l’a écrite lui-même, telle que je l’ai vécue à ses côtés, mais avec le recul et les analyses que le temps passé permet, et un contrepoint donné par le récit de ma relation personnelle avec Barry. Le lien qui nous unissait n’a jamais faibli. Même dans des moments de tension entre nous, l’amitié qu’il m’a toujours manifestée n’a jamais été altérée. Est-ce qu’un livre de plus sur Barry se justifie vraiment ? J’ai réalisé, en écrivant les dernières lignes, à quel point Barry a été aimé et admiré, à quel point cette affection et cette admiration perdurent. En Angleterre, il y a eu plus d’une douzaine d’ouvrages sur lui, dont un qui vient encore de sortir. En France, il n’y a que deux livres mineurs, déjà anciens. J’ai éprouvé le besoin de raconter tout ça, pour en faire profiter tous ses fans, mais aussi ceux qui ne l’ont pas connu, comme à la belle époque où Moto Journal était le vecteur de cette passion, qui unissait tant de monde autour des courses de vitesse, et pas que les Grands Prix.
Barry reste incroyablement présent dans la mémoire collective