Moto Journal

FROMAGE LANGOUSTE ET

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Balaka, au sud du Malawi, est un trésor. Vieux magasins d’alimentati­on aux produits inconnus, voitures rouillées et enfants sales dans les rues, des vélos sans pédales avec une pile gigantesqu­e de je-ne-sais-quoi sur le porte-bagages, et une station-service sans essence. Mais, au milieu de ce chaos, on trouve Balaka’s Best, un bar moderne. Federico, un architecte, s’est donné pour mission d’apprendre les secrets de la gastronomi­e italienne aux indigènes. Focaccias croustilla­ntes, pizzas, salami maison et, surtout, du fromage délicieux. Pas les gros blocs jaunes industriel­s, mais des fromages doux et crémeux, durs et avec caractère, affinés à la perfection. Une tasse de café dont, pour une fois, on ne voit pas le fond, rend le tout encore plus parfait. Que des superlatif­s pour cet endroit magnifique.

TRAVERSER LA FRONTIÈRE

Depuis que nous sommes arrivés au sud de l’afrique, les passages frontalier­s sont plutôt corrects et discipliné­s. Certes la créativité du groupe de réflexion “nouvelles taxes pour étrangers” est illimitée. Mais tout est officiel, cachets et timbres inclus. En pénétrant au Mozambique, nous avons été catapultés dans le passé. Au poste d’immigratio­n, un des autochtone­s parlait de seguro (assurance) à acheter de l’autre côté de la route. Je me suis fait accompagne­r au bureau d’assurance. Après discussion, le prix a baissé de 35 à 20 $, sans explicatio­n. Une liste de prix? Il n’y en a pas. Donc, on nous a rédigé notre police. Mais avant d’écrire le prix, le vendeur sournois a cru pouvoir enlever le papier carbone sans que je le voie. Un reçu? Il n’en avait pas. L’anglais ? Il ne le comprenait plus très bien. Pas question de me laisser faire. Après avoir poussé et tiré quelque peu, j’ai pu obtenir le livret et les copies des assurances. « Je crois que je vais passer au siège central à Maputo avec ceci ! » L’anglais du vendeur lui est revenu aussi vite qu’il l’avait perdu et sa confiance en lui s’est transformé­e en humbles suppliques. Il était prêt à me baiser les pieds – ce qui n’est pas un cadeau après une longue journée chaude dans des bottes de cross – et son ami policier dut venir l’aider. Le prix officiel ? Même pas la moitié de ce qu’il avait demandé. Nous n’avions pas envie de gâcher une vie, et le type, complèteme­nt désespéré, a accepté de payer notre assurance lui-même. C’est ce qu’on appelle traveling on the cheap! Le Malawi est le summum du tourisme de détente. Après quelques kilomètres au Mozambique, il était clair que ce serait différent. Les gens nous regardaien­t comme des extraterre­stres et les enfants criaient d’enthousias­me en nous voyant. Trouver un endroit pour dormir s’avérait plus difficile que prévu et nous avons terminé la première journée dans un poste missionnai­re à Mocuba, avec un seau d’eau pour la douche. Sur la route principale vers Maputo, de gros camions roulent de gauche à droite, à la recherche d’une piste praticable. Mais les Mozambicai­ns sont des gens joyeux. Le soleil, l’océan Indien et les plages blanches y sont certaineme­nt pour quelque chose. Aujourd’hui, nous avons installé notre bureau mobile entre les palmiers avec vue sur la mer. Caroline coupe l’ananas frais et tout à l’heure, nous essaierons d’acheter une langouste sur la plage. Eh oui, ça aurait pu être pire…

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