Pourquoi tant de RISQUES ?

Vendredi 4 juin 2010 au Mugello, dans l’hospitality Yamaha, j’avise Lin Jarvis, boss du team officiel, sur les risques pris par Valentino Rossi à l’entraînement. Surtout quand on sait que le budget d’une saison de GP pour un top-team est de 40 millions d’euros. A l’époque, le ranch n’existe pas encore à Tavullia, et Rossi et ses potes s’arsouillent avec leurs 450 cross dans une zone industrielle de Pesaro. En tant qu’ancien patron du team officiel Yam en championnat du monde de cross, le flegmatique Anglais a un avis assez précis sur la question : « Bien sûr, s’entraîner en TT entre les courses comporte des risques. Mais ce qu’ils font de plus dangereux, ça reste de rouler à 350 km/h sur des circuits de GP comme ici au Mugello ! » Illustration deux jours plus tard avec Valentino qui ralentit un peu trop pour laisser passer Barbera qui le colle, s’envole pneus froids à 160 km/h à l’entrée des esses de Biondetti, et se brise la jambe droite à la réception. OK, d’autres sportifs de haut niveau tels les pilotes de F1 ont des clauses contractuelles interdisant la pratique de sports à risque tels que le ski. Mais les pilotes de moto ? La nature de ce sport est tellement risquée qu’il serait illusoire « de les entourer de coton entre chaque GP », comme le dit ironiquement Bradley Smith. « Il y a surtout que nous avons besoin de nous entraîner pour nous améliorer, témoigne Marc Marquez. Si on reste dans notre canapé, OK, on est en sécurité, mais on ne progresse pas. On a besoin de jouer avec la limite pour la domestiquer. » Enfin, comme l’explique le journaliste vainqueur du Tourist Trophy Mat Oxley, « les pilotes de GP aiment prendre des risques. C’est dans leur nature, et c’est une des raisons pour lesquelles ils sont bons dans leur domaine. De plus, ils aiment faire ce qu’ils veulent. Donc si Valentino Rossi a envie de faire du cross ou de l’enduro, il le fait, point. » Et puis qui sommes-nous pour expliquer à un mec qui a remporté 115 GP la meilleure manière de s’entraîner ?