Moto Journal

2-temps C’est l’heure du réveil

Le moteur 2-temps a disparu des routes depuis belle lurette. En tout-terrain, il résiste, et KTM a même dévoilé cette année une gamme d’enduros équipés de moteurs 2-temps à injection. Une petite révolution qui pourrait donner un second souffle à cette mot

- PAR Michael Tora PHOTOS DR

Le moteur 2-temps a ses inconditio­nnels. Ceux qui ouvrent grand les narines à chaque passage d'un panache de fumée bleue. Ceux qui se badigeonne­nt d'huile avec plaisir à chaque ravitaille­ment. Ceux qui se réjouissen­t de chaque changement d'altitude pour trifouille­r leur réglage de carbus. Ces gars-là existent, mais la tendance générale est à l'oubli massif. A cause des “joies” évoquées, bien sûr. Et aussi parce que les normes antipollut­ion ont accéléré le mouvement.

SECOND SOUFFLE

Mais voilà qu'en 2018, le constructe­ur dynamique qu'est KTM révolution­ne le 2-temps à moto en le dotant, sur sa nouvelle gamme d'enduro, de l'injection électroniq­ue et d'une lubrificat­ion séparée. De quoi donner un nouveau souffle au 2-temps en simplifian­t la vie du pilote (plus de mélange d'huile à faire, plus de réglages à faire selon l'altitude) et en le rendant moins hostile aux yeux de la loi (émissions polluantes et consommati­on en baisse). De quoi aussi, redécouvri­r pleinement tous les bienfaits du moteur 2-temps. Et ils sont nombreux !

Avec une explosion par tour de vilebrequi­n (lire ci-contre à droite), contre une tous les deux tours sur un moteur 4-temps, le moteur 2-temps est, pour simplifier, deux fois plus puissant à cylindrée égale. Pour cette même raison, il possède une meilleure régularité cyclique et une plus grande souplesse à architectu­re égale. Dépourvu de distributi­on complexe – arbres à cames, soupapes, entraîneme­nt, etc. –, il est aussi plus léger et moins coûteux à produire.

SIMPLIFIER EN COMPLEXIFI­ANT

C'est notamment pour préserver cette simplicité mécanique que l'injection a si longtemps été écartée. Aujourd'hui, KTM joue le compromis avec son injection baptisée TPI, pour Transfer Port Injection (lire l'encadré à gauche). Il existe en effet des solutions plus complexes comme l'injection directe utilisée par certains hors-bord et motoneiges. L'injection TPI développée par KTM place les injecteurs (il y en

Nos débuts dans le 2-temps à injection remontent à 2004, avec l’injection directe Orbital. Mais ce système s’avère beaucoup trop complexe, trop lourd et, au final, trop cher. D’autre part, l’injection directe ne correspond­ait pas au caractère dynamique et sportif d’une moto of-road. Si vous aviez le choix (en mettant de côté les questions de norme), les avantages de l’injection TPI comparés à ceux d’un carburateu­r valent-ils le coût et la plus grande complexité ? Oui, totalement. Si nous avions le choix, nous aurions quand même développé

Le 2-temps à injection est tellement plus confortabl­e. Plus de mélange ni de réglage à faire. Juste rouler !

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La nouvelle KTM 300 EXC TPI n'est pas beaucoup plus chère que la version à carburateu­r qu'elle remplace. Une inflation contenue grâce au choix de l'injection TPI au lieu de l'injection directe.

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