Edwards go home !
Dans le GP Plus n° 14, Thomas Baujard aurait vraiment pu s’abstenir de ce portrait de Colin Edwards. Tout ce qui concerne la moto, pourquoi pas, mais ces questions complaisantes sur cette grande gueule, fana de la NRA et de Trump, sont consternantes. Et ça à l’air de l’amuser, en plus, les réponses de beauf de l’ex-pilote. Qu’est-ce qu’on en a faire, de ces pollueurs, nationalistes et bas du front qui croient que la planète leur appartient ? Le fait d’avoir fait de la moto n’adoucit absolument pas les conneries proférées dans cette interview. Thomas répond Salut Patrick ! Tu dois être le dernier lecteur à nous écrire régulièrement. Ça vaut une médaille, ça ! Le cas Colin Edwards est journalistiquement assez complexe : un bon pilote, un mec plutôt cool et marrant, mais que je suspecte – sans en avoir la preuve formelle – d’avoir des idées plutôt extrêmes… Que faire avec ça ? Il y a quelques années, lors de son passage non loin du circuit Carole avec Ben Spies dans une concession Yam, j’ai d’abord joué un peu la provoc, lui demandant ce qu’il pensait d’obama. Il m’a regardé l’air haineux, et m’a répondu que cette question « got lost in translation », qu’elle était incompréhensible. Bilan : zéro info. J’ai ensuite opté pour le bannissement de fait, allant plutôt interviewer Spies et Schwantz qui, eux aussi, résident au Texas. En marge du GP, c’est toujours cool de voir un peu de pays. Et puis cette année, je me suis dit : bon, Edwards est ce qu’il est, mais allons quand même le voir pour en apprendre davantage sur lui et les GP. Le fait est qu’on a passé une super journée, et que Colin m’a convaincu en tant qu’organisateur autant qu’analyste du monde des GP. Après, je ne suis pas dupe, j’aurais été noir, je ne suis pas sûr qu’il aurait accepté l’interview. Mais c’était réellement fascinant de voir comment ce type fonctionne. Je ne suis ni pour les armes à feu, ni pour Trump, ni admiratif du fonctionnement de la démocratie américaine pourrie par les lobbies. Mais ce n’est pas moi qui décide de tout ça, et je trouve plus intéressant de conserver mon rôle de journaliste apolitique qui me permet d’aller partout, plutôt que de militer pour le respect des minorités au Texas, et de voir toutes les portes se fermer. C’est critiquable, mais j’assume. Enfin, si j’ai conclu mon interview sur Trump, c’est pour que le lecteur puisse se faire une idée des orientations politiques du garçon. Le fait qu’il soit fier de soutenir ce bon Donald vaut mieux qu’un long discours.