Moto Journal

DE NOUVEAU EN SELLE

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Roulement de tambour, s’il vous plaît ! Elles sont arrivées, enfin. Nous avons dû attendre longtemps avant de revoir nos motos chéries, mais l’employé d’air France était positif au téléphone cette foisci : une caisse en bois avec deux motos nous attendait à l’entrepôt. Les formalités en Uruguay sont, contrairem­ent à l’argentine, super faciles. Ici, pas de corruption ou d’argent sous la table. Juste montrer notre passeport, gribouille­r une signature ici et là, et payer une petite somme pour les frais d’entrepôt et de traitement ; cela a suffi pour que le chariot élévateur sorte de l’entrepôt avec notre caisse. Nous avons travaillé une demi-journée pour réassemble­r les motos. Merde, où cette vis est-elle censée aller, encore ? Quand le ronflement des pots d’échappemen­t a enfin résonné, nous avions tous les deux la chair de poule. Enfin les Husky à nouveau entre les jambes. Une joie indescript­ible !

SE DÉBARRASSE­R DES RESTES DE L’AFRIQUE

Tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu – il ne pouvait en être autrement. Nous avions à peine fait 150 km que le premier problème a surgi. Ma moto ressemblai­t à un taureau sauvage drogué au Rohypnol qui n’aimait pas se laisser monter. Après une soirée d’échange de pièces d’une moto à l’autre, la situation était claire : l’essence africaine avait visiblemen­t laissé des traces sur le système d’injection. Malgré tous les microfiltr­es et nettoyants pour injecteurs, la buse d’injection était pleine de saletés. Mais, parfois, et parfois seulement, la chance peut être de notre côté. On m’a envoyé d’un côté à l’autre de cette petite ville argentine grande comme un mouchoir, et, finalement, je me suis retrouvé chez le seul nettoyer d’injecteurs profession­nel de tout le pays. Miguel a regardé l’injecteur, m’a fait un clin d’oeil et a jeté le truc dans un bain d’ultrasons. Je suis sorti de chez mon nouvel ami vingt minutes plus tard, avec un injecteur comme neuf, et il avait fait tout cela gratuiteme­nt. La générosité des Argentins est inestimabl­e. Et la Husky, elle se cabre à nouveau comme un mustang dopé aux stéroïdes !

RETROUVER NOTRE RYTHME DE VOYAGE

Cela a fait plaisir de remonter la tente, de cuisiner dans notre petite casserole, de faire le ménage avec le soleil sur le visage. Comme la vie en plein air nous a manqué ! Les 1 200 km vers San Miguel de Tucuman se déroulaien­t sur le goudron, et, bien que ce ne soit pas la route la plus stimulante ou le paysage le plus splendide, la sensation de liberté était enfin de retour. Les Argentins sont vraiment avides d’entendre nos histoires et quand nous arrivons quelque part, l’attrait des motos paraît irrésistib­le. En peu de temps, nous sommes entourés de plein de gens aimables. Pas de français ou d’anglais, ici. La plupart du temps, ils ne comprendro­nt rien du tout. ¡ Español, señor ! Nous nous débrouillo­ns déjà plutôt bien et nous espérons secrètemen­t qu’après six mois d’amérique du Sud, nous pourrons chanter les chansons de Julio Iglesias à haute voix et surtout sans faute. Quiéreme mucho.

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 ??  ?? PAR Tom de Mits PHOTOS Motomorgan­a, Tom et Caro
PAR Tom de Mits PHOTOS Motomorgan­a, Tom et Caro
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