Moto Journal

DOUCHE FROIDE POUR MIR

Joan Mir rêvait de décrocher son premier titre mondial au Japon. Au lieu de ça, il termine hors des points pour la seconde fois de sa carrière, et voit son avance au provisoire passer de 80 à 55 points.

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Jeudi, en salle de presse, Joan Mir est pressé de questions sur cette première balle de match dont il dispose. Et qu’il peut transforme­r en titre à condition de terminer premier ou deuxième. Les compliment­s pleuvent de la part de ses illustres voisins. Marc Marquez : « Je pense que le potentiel et le talent sont là. Il est intelligen­t aussi, il comprend bien les courses. C’est le seul pilote du championna­t à avoir fini toutes les courses. Ce qui prouve qu’en plus de son talent, il est capable de beaucoup sur la moto, ce qui est important. Je pense que dans le futur, il peut devenir pilote Motogp, bien sûr. Mais, pour l’instant, il a raison de se concentrer sur le Moto3. L’an prochain, j’essaierai quand même d’aider mon frère à le battre ! » Dovizioso : « Il a montré à tous son talent. C’est sa seconde saison et il a creusé un gros écart avec son premier adversaire. Il a démontré sa polyvalenc­e en gagnant dans toutes les conditions. Il est vraiment très rapide et il aura à coup sûr une belle carrière, surtout grâce à son intelligen­ce de course. C’est ce qui fait la différence quand tu changes de catégorie. Tu dois t’adapter et ce n’est pas simple. Mais le fait d’être intelligen­t te permet d’assimiler plus vite. » Maverick Viñales : « Je pense qu’il a un super état d’esprit et que ce qu’il a appris en Moto3 va lui servir en Moto2. Il a juste besoin de se concentrer beaucoup, de travailler dur, comme toujours. Le Moto2 n’est pas une catégorie facile, mais il peut y arriver. » Joan, un petit gars bien élevé, répond en rosissant : « Merci à vous trois, car vous êtes mes références, et c’est super d’entendre ça. » Après huit victoires en 2017, sa confiance est logiquemen­t au top, et à la question : « Est-ce que tu pourrais battre Marc Marquez s’il revenait en Moto3 l’espace d’une course ? », il se permet même de répondre : « J’espère, car je roule en Moto3 toute l’année et lui non. Cela dit, ça reste Marc Marquez ! »

PAS DE LÉZARD

Miodrag Kotur, team-manager chez Leopard et exbras droit de Jean Todt chez Ferrari en F1, est bien

entendu content de son poulain : « Cette année, Joan a surtout progressé en termes de maturité », déclare-t-il vendredi après-midi dans le stand 43 à Moto Journal. Serbe de Bosnie dont les parents se sont installés dans l’hexagone alors qu’il avait sept ans, Miodrag parle un français impeccable. « C’est la seconde saison de Mir chez nous, et clairement, on peut voir la différence. L’an dernier, si quelque chose n’allait pas, on le voyait s’agiter, voire s’énerver, alors que maintenant, il reste calme. » Vrai, l’an dernier, son chef ingénieur Christian Lundberg était souvent obligé de jouer les psychologu­es pour tempérer ses ardeurs, alors qu’en 2017, le Majorquin est zen. Le fait que l’équipe soit passée de trois à deux pilotes donne un peu plus d’espace vital à tout le monde dans le box. « Joan a aussi gagné en expérience. On a fait en sorte de créer une atmosphère familiale dans l’équipe. Des mécanos sont montés avec lui sur le podium. Les gars savent qu’ils peuvent sortir le soir et s’amuser, mais que, le lendemain, il faut être sérieux et bosser. Bon, ce week-end, ça commence mal, il n’est pas à l’aise sur la moto. » Si l’on ajoute sa pénalité de six places sur la grille, le fait que Christian Lundberg est malade comme un chien, et sa 21e place provisoire sur la grille après deux séances chrono, ça s’annonce compliqué. « Mais si on ne remporte pas le titre à Motegi, ce n’est pas grave. Bien sûr, ça plairait à Honda qu’on y arrive ici. Mais l’essentiel, c’est qu’on y parvienne avant la fin de l’année ! »

ÇA PART EN VRILLE

Malheureus­ement pour Mir, les choses ne vont faire qu’empirer. Sa qualif est plus que moyenne : 14e à 1”2 de la pole, soit 20e sur la grille avec la pénalité. Le warm-up est ensuite tronqué par l’idiotie de Migno [lire les textos], tandis que des trombes d’eau s’abattent sur le circuit, rendant la visibilité quasi nulle dans le paquet. Englué dans les profondeur­s du classement, il fait un tout-droit à six tours de la fin et termine à une anonyme 17e place. C’est la deuxième fois de sa carrière (soit 34 GP) qu’il termine hors des points ! « Ce week-end, j’étais plus tendu qu’à l’ordinaire et je ne me suis jamais senti à l’aise sur la moto, à part en troisième séance libre. » La pression, cher ami, la pression. Reste que le week-end prochain, en Australie, avec 55 points d’avance au compteur, sa mission sera plus simple : si Fenati ne lui reprend pas plus de cinq points, il est titré.

 ??  ?? Troisième succès de la saison pour Romano Fenati. Il roulera l'an prochain en Moto2 au sein du team Marinelli Cucine Snipers.
Troisième succès de la saison pour Romano Fenati. Il roulera l'an prochain en Moto2 au sein du team Marinelli Cucine Snipers.
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