Moto Journal

Le bon choix pour rouler

Pour rouler loin et longtemps à moto, il y a le choix. Les routières se déclinent de fait en quatre catégories principale­s. On a donc réuni quatre spécimens représenta­tifs, la BMW K1600 GT pour la GT, la Kawasaki Z 1000 SX pour la Sport-gt, la Suzuki V-st

- PAR Michael Tora PHOTOS Alex “chou-fleur” Krassovsky

GT, ça veut dire Grand Tourisme. Aujourd'hui, ça ne veut plus dire grand-chose, mais au milieu du siècle dernier, ça qualifiait des voitures capables d'abattre de grandes distances à grande vitesse. Ajoutons « dans un grand confort », et on a une descriptio­n très fidèle de la BMW K 1600 GT. A son guidon sur autoroute, on est le roi : assis sur un trône aussi confortabl­e qu'ergonomiqu­e, les mains naturellem­ent posées sur le guidon, la bulle réglable électrique­ment faisant office de protection rapprochée. Bref, on est bien et on ne demande qu'à enquiller les bornes.

BOURGEOISE ET LYRIQUE

La cerise sur le gâteau, c'est que cette sérénité n'est jamais troublée par le moteur. Avec ses six cylindres en ligne, il est naturellem­ent très bien équilibré. La conséquenc­e pour le pilote, c'est une quasi absence de vibrations ressenties. Pas de fourmillem­ent dans les pieds ou les mains, que du velouté de bielles bien éduquées. Bien éduquées, mais pas fades pour autant. Quand on leur donne la permission en ouvrant la poignée, les six gamelles bien peignées de la bourgeoise bavaroise savent pousser la chansonnet­te. Dans un registre lyrique, forcément, mais c'est si bien exécuté que même un amateur de métal lâchera une petite larme. Ce six-en-ligne BMW, c'est tout simplement un demi-v12 Ferrari ! Sans blague, la mélodie est ensorceleu­se et les montées en régime très aériennes. D'ailleurs, l'aiguille du compteur de vitesse ne manque pas de s'envoler. Ça roule très vite, malgré les 334 kg à plein du bestiau. Le poids, c'est précisémen­t la face sombre de la BMW. Pourtant, elle est relativeme­nt bien équilibrée. Sur des belles routes rapides, on la balance d'un angle à l'autre sans souci, en s'aidant du grand bras de levier offert par les demi-guidons surélevés. La K 16 est précise dans ses trajectoir­es et accepte qu'on les corrige si besoin est. Le train avant Duolever limite la plongée et offre

une sensation de sérénité quand on enquille les courbes. Il autorise même des freinages sur l'angle sans que la moto se redresse. La motricité est par ailleurs excellente. Bref, la BMW est efficace et tient le parquet. Il ne reste plus qu'à s'isoler du vent en montant la bulle électrique au maximum pour profiter des vocalises du 6-pattes. Tout est au beau fixe, jusqu'à ce que la route se dégrade, devienne trop sinueuse ou mène en ville. Sur chaussée dégradée, les suspension­s travaillen­t bien et le confort est préservé. Mais pas le dynamisme de la moto. La K 16 ne se désunit pas, mais les trois quintaux chahutés deviennent physiques à maintenir sur le cap désiré. Même constat quand on cherche à emmener la BMW à un rythme élevé sur des routes étroites. L'imposant vaisseau montre ici ses limites et son véritable caractère : il ne tolère qu'un pilote qui sait où il veut aller, pas un flâneur qui aime l'improvisat­ion. En ville, c'est le même refrain. Quand on roule avec assurance et fluidité, la K 16 ne

La BMW K 1600 GT est un TGV : rapide, vissée sur des rails, confortabl­e et dotée d'un vaste espace dédié aux bagages

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 ??  ?? La K 1600 GT brille par son confort. La posiion de conduite est décontract­ée, la selle très moelleuse, la protection de la bulle électrique sans faille, et aucune vibration ne vient troubler le voyage.
La K 1600 GT brille par son confort. La posiion de conduite est décontract­ée, la selle très moelleuse, la protection de la bulle électrique sans faille, et aucune vibration ne vient troubler le voyage.

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