Moto Journal

SAMEDI MATIN À MOTEGI

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A chaque GP, j’ai la chance de passer la troisième séance libre sur les voies de sécurité, et, comme toujours, le spectacle est hyper-impression­nant. Premier arrêt à l’abord du droite n° 5, où les pilotes arrivent lancés comme des missiles même sur le mouillé. Alors que mon pote photograph­e Andrew Northcott sort tranquille­ment son téléobject­if 600 mm et s’installe en bordure de rail, j’ai un mouvement de recul. On est à trois mètres de la piste et si un pilote perd l’avant et que la meule part en tonneau, on se la prend. Une minute plus tard, Karel Abraham bloque l’avant en début de freinage à plus de 200 km/h, et je manque de me jeter sous le rail. La vache, ça fout les jetons. Dans cette phase de pilotage, les plus impression­nants sont Marc Marquez, qui arrive plus fort que tout le monde, freine comme une mule et passe coude par terre au point de corde. Sur le mouillé ! Les plus propres, mais pas les moins rapides, sont Lorenzo et Zarco. Même si, pour pinailler, on note que Johann met d’abord un filet de gaz au point de corde puis ouvre plus franchemen­t en redressant la moto, alors que Jorge enchaîne tout sans transition. Dovi, lui, passe ses rapports plus tôt que tout le monde en sortie. Soit pour économiser du carburant, une donnée critique ici, soit pour favoriser la motricité. Car au terme de cette troisième séance, c’est lui qui décroche le meilleur chrono. On se déplace ensuite à la sortie du premier tunnel pour se poster à l’entrée du droite n° 6 (photo), « le virage le plus rapide du circuit, selon l’ex-top pilote 125 Nobby Ueda, reconverti speaker pour la télé japonaise. Une courbe fantastiqu­e qui passe en 4e à 220 km/h avec 60° d’angle sur le sec – le maximum étant 62° ; et à peine moins sur le mouillé. » Il a raison. Max, ingénieur acquisitio­n de données pour Nozane [qui remplaçait Folger] chez Tech 3, indique que son pilote est à 150 km/h au point de corde ! Les pilotes entrent dans ce droite comme des mules, en particulie­r Iannone, Pol Espargaro et Marc Marquez. Coude par terre là encore pour Marquez, couché sous sa meule au ras du sol comme un cintré. Il faut le voir pour le croire. « C’est sûr qu’à cet endroit, il vaut mieux éviter de se sortir, d’autant qu’il est facile de perdre l’avant. »

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