Moto Journal

VÉCU

Caramel Trophy en 1200 GS

- PAR Vincent Boudet PHOTOS Patrick Boisvert

Avant de vivre l’expérience en live, pour de vrai, j’avais dans l’idée que le GS Trophy, c’était une version juste un poil aseptisée du Camel Trophy dont les visuels ornaient les quatrièmes de couverture des magazines moto de ma jeunesse. Un truc pour para à tendances masochiste­s... Où le but du jeu consiste à prendre à bras-le-corps sa machine, en l’occurrence une BMW 1200 GS de 250 kg, dans des endroits où même une chèvre ne s’aventurera­it pas. Bref, avant de prendre le train pour Narbonne en ce 20 octobre, j’avais dans l’idée dans baver et je m’étais préparé à revenir de mission meurtri dans ma chair, rincé, détruit. Au bout de ma vie, quoi. Et puis un événement a commencé à me faire douter du supplice : une conversati­on, la veille de l’épreuve, avec Sébastien Saphores, ancien vainqueur du GS Trophy, désormais en charge des sélections françaises qui se déroulent tous les deux ans. Plus exactement aux Internatio­nal GS Trophy, la compétitio­n chargée d’élire la meilleure équipe de finishers au monde. Sébastien m’a avoué que l’idée étant de faire gonfler les troupes féminines, 4 maintenant que les dames sont admises sur le GS Trophy, l’organisati­on avait ajusté le tir en réduisant la difficulté des épreuves de pilotage. Pour éviter qu’une partie des participan­ts se rue également vers les modèles plus légers que la 1200 GS, comme les F 650, l’accent fut également mis sur l’orientatio­n et la nécessité de gérer au mieux sa consommati­on de carburant. De quoi me rassurer partiellem­ent. Enfin, plus que mes deux séances annuelles de crossfit… L’examen de mes adversaire­s fut en revanche moins réconforta­nt. Sur les 120 personnes inscrites, dont certaines à la veille de l’événement qui devait initialeme­nt se dérouler au Travel Park de Tours en juin (des soucis administra­tifs ont conduit à changer le lieu), pas mal disposaien­t de GS bardées de toutes les options vendues par les accessoiri­stes spécialisé­s.

BRANCHER LE CERVEAU

En tout cas, pour s’en sortir, au BMW GS Trophy, tu ranges ton attaque de crossman et ton chrono. Ta première mission, c’est de sortir tes Stabilo, ta carte

du coin, puis ton cerveau pour établir ton parcours du week-end à partir du book remis aux participan­ts. Car de là dépend ta réussite. Si tu veux t’en sortir, tu ne gagnes pas du temps dans les ateliers, tu gères ton planning pour en faire le plus possible et pour ne pas te perdre dans les liaisons qui doivent t’y mener. Pas si simple, sachant que tu dois prendre en compte les conditions météo, donc l’état des sols, l’affluence devant chaque atelier, plus ton état de fatigue et, forcément, tes capacités. Intellectu­elles plus que physiques, encore une fois. L’organisate­ur te fixe également un rendez-vous auquel tu ne peux te soustraire. Il appelle ça l’oasis, qui consiste à embarquer sur des canoës par équipe de six pour ensuite pousser une GS 1200 sur une petite colline avant de traverser des bacs remplis de pneus, de sarments, de traverses de chemin de fer... C’est l’un des vingt ateliers planifiés où tu peux marquer des points. Car voilà l’ultime paramètre à prendre en compte : les points attribués à chaque défi. Forcément, tu viseras en priorité les gros comptes et les ateliers où tu es convaincu de réaliser un score maximum. Mais c’est là que ça se corse. Parce que des défis où tu doutes de tes capacités, il y en a plein.

REMONTER UNE TENTE

Par exemple, je ne me suis pas senti de reconnaîtr­e dans le noir les modèles de la gamme 2017, reconnaîtr­e des clefs de bagagerie au milieu d’un bac plein... de clefs, grimper sur un pont de singe, ou démonter et remonter mes rétroviseu­rs à la perfection... Je pensais aussi pouvoir porter une caisse de vin vide sur un parcours de lenteur, atteindre une cible les yeux bandés sur une Urban GS et survivre à un test de maniabilit­é avec une GS 700 surchargée ; mais, là aussi, j’ai échoué. Comme j’ai échoué à remonter une tente en plein vent. En fait, pas certain que je sois fait pour cette aventure-là, moi le crossman de base. J’ai certes doublé quelques concurrent­s dans les bouts droits sur les parcours des Eoliennes surplomban­t le magnifique domaine de Château de Lastours et ses 800 hectares, mais sans finalement marquer plus de points qu’eux, puisqu’ils ont couvert le nombre de tours demandés. Bref, gloire à Jérôme Durand, Paul

Basseville et Olivier Fayat, le trio finaliste qui portera l’an prochain les couleurs françaises en Mongolie, lors des GS Internatio­nal. Ainsi qu’à Jessica Leyne et Sonia Barbot, les meilleures féminines. Elles seront admises aux préqualifi­cations organisées en Afrique du Sud pour les dames, avec l’espoir de se confronter aux hommes lors de la grande finale.

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 ??  ?? [1] Trois autocollan­ts, un road-book, un règlement, voici le pack de bienvenue du pilote. Avant de se lancer, il est bon de potasser son programme du week-end..[2] Deux superbes spéciales typées désert permettaie­nt de mettre du gaz. Séance serrage de fessier car il y avait moyen de flirter avec les 130 km/h ![3] Si la GS 1200 R est de loin la moto la plus utilisée, il n’est pas rare de croiser quelques F 800, F 650, voire quelques F 650 GS. Après de menues modificati­ons, c’est l’outil.[4] Tous les concurrent­s doivent passer par l’épreuve de l’oasis, dont l’une des difficulté­s est de pousser une 1200 GS sur un monticule assez copieux. Y’a pas mieux pour souder une équipe ! 2 1
[1] Trois autocollan­ts, un road-book, un règlement, voici le pack de bienvenue du pilote. Avant de se lancer, il est bon de potasser son programme du week-end..[2] Deux superbes spéciales typées désert permettaie­nt de mettre du gaz. Séance serrage de fessier car il y avait moyen de flirter avec les 130 km/h ![3] Si la GS 1200 R est de loin la moto la plus utilisée, il n’est pas rare de croiser quelques F 800, F 650, voire quelques F 650 GS. Après de menues modificati­ons, c’est l’outil.[4] Tous les concurrent­s doivent passer par l’épreuve de l’oasis, dont l’une des difficulté­s est de pousser une 1200 GS sur un monticule assez copieux. Y’a pas mieux pour souder une équipe ! 2 1
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[1] La veille de cette édition, la région a reçu en un jour l’équivalent de plusieurs mois de précipitat­ions! D’où l’aspect tout crotté de certains en début d’épreuve…[2] L’un des charmes du GS Trophy, c’est de poser par moment sa monture pour des ateliers ludiques, telle cette séance de canoë-kayak en groupe. Bonne humeur garantie.[3] Les quinze meilleurs pilotes du samedi et du dimanche matin étaient sélectionn­és pour une finale assez costaude le dimanche après-midi disputée uniquement sur R 1200 GS. Là, il était de bon ton de savoir manier la bête.[4] Sur 120 inscrits cette année, un chiffre décent compte tenu du report de l’épreuve, de l’augmentati­on des inscriptio­ns (395 €, contre 299), de la localisati­on excentrée et de la météo de saison moins engageante, près de 80 dormaient au camping aménagé par l’organisati­on. On a affaire à des baroudeurs ![5] Une animation VTT, plus une démo de stunt sur terre, ont diverti les troupes le premier soir.[6] Jessica Leyne et Sonia Barbot se tiennent au milieu des trois vainqueurs qualifiés pour la grande finale qui se disputera en Mongolie l’année prochaine, Olivier Fayat, Jérôme Durant et Paul Basseville. En remportant la catégorie féminine, elles ont décroché leurs passeports pour l’afrique du Sud où se déroulera la deuxième phase des qualificat­ions femmes.[7] BMW avait organisé une petite expo des anciens modèles et des protos engagés en compétitio­n, dont celui de Gaston Rahier lors du Dakar 1983. 5
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