VENETA VASSILEVA,
safety coordinator à l’association des constructeurs européens de motocycles (Acem)
Quelles sont les attentes autour des prochains STI coopératifs en termes d’effet sur la mortalité des conducteurs de 2-roues motorisés ? S’ils sont bien compris et correctement déployés, les STI coopératifs ont un vrai potentiel pour améliorer la sécurité de tous les moyens de transport, et particulièrement des motos. La technologie V2V (vehicle to vehicle) pourrait avoir comme plus gros bénéfice d’améliorer la visibilité des motards. Mais les systèmes développés pour l’automobile ne sont pas transférables à la moto, qui requiert une approche et des solutions techniques spécifiques pour libérer tout le potentiel des STI coopératifs.
Les membres de l’acem se sont engagés à offrir d’ici 2020 au moins un STI coopératif sur un de leur modèle. A quoi ressembleront ces systèmes que l’on découvrira dans moins de deux ans ? Les constructeurs ont reconnu l’intérêt et le potentiel des STI coopératifs en termes de sécurité. Chaque constructeur restera maître dans le choix des systèmes qu’il souhaite proposer, en accord avec chaque type de moto équipée. Le déploiement des STI coopératifs à moto est aussi conditionné par leur déploiement dans les secteurs de l’automobile et au niveau de l’infrastructure. Lorsque les bonnes conditions seront réunies (dès 2020 ou plus tard), voici les premiers STI coopératifs que l’on pourra rencontrer :
Notification de zone dangereuse Alerte d’embouteillages Alerte de travaux en cours Informations des conditions météo Feux stop d’urgence Notification de véhicule d’intervention en approche Indicateur de limitations de vitesse Indicateur intelligent de priorité
L’objectif à long terme est-il d’avoir un trafic entièrement connecté ? Et, si oui, à quel horizon et avec quels moyens ? La commission européenne a adopté pour cela une stratégie européenne concernant les STI coopératifs. Il s’agit de permettre le développement rapide des systèmes de communication, en adoptant le cadre légal approprié dès 2018 pour que les différents acteurs et investisseurs du secteur aient des bases solides pour avancer et proposer des systèmes opérationnels à partir de 2019. L’objectif à plus long terme est en effet d’aboutir à une mobilité coopérative, connectée et automatisée, à l'horizon 2030.
Qu’adviendra-t-il alors de la flotte de véhicules classiques tels qu’ils existent aujourd’hui ? L’europe a-t-elle prévu un plan “d’éradication” de ces véhicules pour accélérer l’aboutissement du 100 % coopératif ? Il n’y a clairement aucun plan de prévu par l’europe pour interdire et se débarrasser des véhicules standard. On sait d’autre part qu’atteindre le 100 % coopératif prendra beaucoup de temps, et 2030 est seulement le point de départ d’un processus long et complexe. La question importante est en revanche de savoir comment gérer un trafic mixte, entre véhicules connectés, non connectés, mais aussi voitures semi-automatisées et, un jour, entièrement automatisées.