Équipe de France
Contre-performance
Sur le papier, la délégation des Bleus avait fière allure : Vincent Philippe, dix fois champion du monde d’endurance, Thomas Chareyre (photo), six fois champion du monde supermotard, Johann Zarco, double champion du monde Moto2, Lucas Mahias, champion du monde Supersport en titre, Sylvain Bidart, sept fois champion de France de Supermotard, et Gregg Black, champion du monde d’endurance en catégorie Stocksport. Pourtant, malgré ce palmarès en or massif, aucun des Tricolores n’est parvenu à se glisser en superfinale. Pourquoi ? « Chaque année, c’est la même histoire : tu sors de ta série d’entraînements avec de super sensations. Tu regardes les chronos et tu es avant-dernier !, explique Sylvain Bidart. T’as qu’à voir, tous les champions du monde d’enduro, de speedway et de cross qui étaient là la première année, en 2013, dès l’année suivante, on ne les a plus revus. Ils ont fait un quart d’heure de moto, puis ils se sont fait décalquer. Il faudrait faire venir moins de pilotes et surtout avoir une vraie catégorie de non spécialistes. Sans ça, on n’a aucune chance. » « C’est pas simple, enchaîne Tom Chareyre. Je passe ma saison à essayer de glisser le moins possible et ici, c’est le contraire. Bon, au bout du cinquième Superprestigio, j’arrive à ne plus paniquer quand je pars en travers, mais tu vois les Ricains, ils n’ont pas encore fini de jeter la moto sur l’angle qu’ils sont déjà en train de réaccélérer ! » Même son de cloche pour Lucas Mahias : « Trois semaines pour préparer la moto, c’est long, surtout pour se faire tordre de la sorte en course. Un de mes mécanos est venu me remonter le moral en me disant : “OK, JD Beach [le futur vainqueur], il est super fort en dirt, mais tu le mets sur une R6, il voit pas le jour”. “T’as raison, je lui ai répondu, il vient de remporter le titre Supersport aux USA !” » Heureusement, Fabio Quartararo était là pour sauver l’honneur des Bleus, avec le titre de meilleur débutant de l’épreuve, à 18 piges. Presque un petit vieux, en somme.