MOTOMORGANA
Nous n’aimons pas trop les grandes villes, mais une visite à Lima était inévitable. Nos pneus étaient complètement usés, mes plaquettes de frein devaient déjà être remplacées depuis 2 000 km et nos Husky avaient besoin d’une goutte de bonne huile synthétique. La route vers Lima est superbe : des pistes sinueuses à travers des paysages magnifiques, des petits villages entourés de champs de coca qu’aucun touriste blanc n’a visités et des prix dont on se demande s’il ne manque pas un zéro. Mais à Lima, nous avons souffert dans le trafic pendant trois heures et demie. C’était fou : rien ne bougeait, tout le monde klaxonnait sans arrêt et les gaz d’échappement des vieilles épaves étaient étouffants dans la chaleur moite. Ici, c’est la loi du plus grand qui règne et nous avons eu la chance de ne pas être renversés par un camion ou un des bus gigantesques.
NOËL CHEZ LES SURFEURS
La logique des clignoteurs est toujours un mystère pour nous, mais une chose est certaine : clignoter à gauche ou à droite garantit que la voiture ne tournera ni à gauche ni à droite… Même nos motos ne tenaient pas le coup et commençaient à surchauffer. Nous avons parcouru toute la ville le lendemain pour trouver les pièces de rechange dont nous avions besoin et pour pouvoir sortir de ce chaos le plus vite possible. L’année dernière, Caroline avait eu un accident qui l’a empêchée de rouler pendant une semaine. Nous étions en Mauritanie, un pays islamique où l’on n’a jamais entendu parler de Noël. C’était une fête plutôt sèche, dans le désert, avec de la viande de chameau coriace. Nous ne pouvions que rêver d’une coupe de champagne. Cette année, nous voulions une vraie fête. Pour arriver à temps à destination – un chouette club de surf au nord du Pérou –, pas de pistes idylliques à travers les montagnes, mais 1 300 km d’autoroute le long de la côte. L’idée de l’ambiance détendue parmi les surfeurs nous donnait des ailes. Devoir encore réparer un pneu crevé à 10 km de notre destination, en plein soleil à midi, n’a même pas gâché la journée. Quand la dame de la réception a affirmé ne pas trouver notre réservation, nous avons frappé un bon coup sur la table : nous fêterions Noël ICI et une réservation introuvable ne changerait rien à cela. Notre détermination a eu son effet : dans une ville où tous les hôtels étaient complets, nous avons emménagé dans une chambre avec vue sur la piscine. Un quart d’heure plus tard, nous étions attablés au bar, entre les surfeurs bronzés, avec une bonne caipirinha… ¡ Feliz Navidad !