Moto Journal

Bâchez pas Lorenzo !

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Ce courrier des lecteurs est adressé à Thomas Baujard pour lui préciser que son Lorenzo bashing est un peu lourd à la longue. Depuis des années, il n’a de cesse de descendre à la moindre occasion un gars qui a, certes, une image pas top et un comporteme­nt pas toujours adroit (par timidité, sans doute), mais qui a, malgré tout, un sacré palmarès. C’est un peu le syndrome Biaggi : un gros palmarès, mais une mauvaise image, ce qui induit un manque de clairvoyan­ce de la part de ses détracteur­s. N’étant pas sectaire, je lis toute la presse qui traite des GP et du Superbike, et il faut avouer que celui qui taille le plus, c’est le gars Thomas. Merci à lui d’édulcorer ses propos (cf. le pseudo problème de Valence où, de toute façon, Desmodovi n’avait pas le tempo pour la gagne ; donc pourquoi tirer sur l’ambulance 99, à part pour se faire plaisir je suppose…). Au plaisir de le croiser un jour pour disserter sur le bon, la brute et le truand .... Gaazzzzz !

Stefmaiden

Thomas répond Au risque de te décevoir, je ne “bashe” personne. La règle de base du journalism­e est de tout faire pour rapporter la réalité objective des faits, ce qui a pour effet d’agacer les fans des pilotes quels qu’ils soient, dès que leur héros est incriminé. Ça ne rate jamais. Or, je ne suis fan ni de Marquez, ni de Rossi, ni de Lorenzo, ni même de Johann Zarco. Je les respecte en tant que pilotes, mais mon travail est de les juger de manière neutre. Ce qui n’est pas toujours facile, vu que la sensibilit­é et les affinités peuvent venir perturber cette objectivit­é. Ce ne sont pas des relevés topographi­ques qu’on juge, c’est de l’humain, donc il y a toujours une part d’interpréta­tion. Néanmoins, Si tu es lecteur de MJ, de GP Plus ou que tu regardes les live Facebook MJ que j’anime, tu noteras qu'à chaque fois j’insiste sur le côté affable de Lorenzo lors de ses points presse ; sur le fait qu’il est plutôt plus à l’écoute et sympa que ne laissent deviner ses postures parfois arrogantes et son passé de “petit roquet”, lorsqu’il était pilote 125 et 250. Bon. Sauf qu’il y a les faits. Juste après la course de Valence, lorsqu’on l’a interviewé, Lorenzo nous a expliqué calmement que, selon lui, rester devant était la meilleure stratégie pour revenir, avec Dovi, vers la tête de course. Version des faits confirmée par Dovi. A laquelle j’ai cru, de prime abord, alors que les images de Dovi venant quasiment buter contre le pneu arrière de Lorenzo dans le droite n° 11 lors des premiers tours de course me laissaient penser le contraire. Quelques heures plus tard, et c’est tout l’intérêt d’être envoyé spécial sur le paddock, j’apprends d’une source que je juge 100 % fiable la chose suivante : dans le stand Ducati juste après l’arrivée, ce n’était pas la même musique. Luigi Dall’igna, le patron du service course des Rouges, était mécontent du comporteme­nt de Lorenzo, jugeant qu’il aurait dû laisser passer Dovi. Clairement, les deux pilotes avaient ensuite été briefés avant les interviews pour éviter que l’image de Ducati ne soit ternie. Or, il se trouve que je suis exactement du même avis que Luigi. Si Dovi n’avait qu’une chance sur cent de remporter le titre, Lorenzo devait tout faire pour l’aider. Il s’y était d’ailleurs engagé verbalemen­t lors du GP précédent à Sepang, en conférence de presse, face à nous ! Je trouve donc l’attitude de Lorenzo égoïste au dernier degré, je le dis et je l’écris. Surprise : la plupart des collègues que je juge compétents en salle de presse sont du même avis : Günther Wiesinger (Speedweek), David Emmett (Moto Matters), Peter Mclaren (crash.net)… Mat Oxley (Motorsport.com) le traite même de « sale gosse égoïste. » Donc, en comparaiso­n, je suis plutôt mesuré. Et si demain, Maverick Viñales se comporte de la même manière que Lorenzo, mon diagnostic sera le même. Sur ce, bonne saison 2018 à toi. Et bonne chance à Lorenzo dans sa quête d’un sixième titre mondial. S’il fait preuve de fair-play, il n’en sera que plus respecté.

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