40 Il y a ans...

Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.

Un sujet, un seul, fait la une de ce numéro de fin janvier : le dossier essai de la BMW R 80/7. C’est le gros morceau de ce MJ qui nous rappelle, si besoin était, la différence d’approche et de traitement entre l’hebdo des années 70 et le quinzomadaire (c‘est comme le chameau, mais avec deux parutions) actuel. Avant, c’était pas forcément mieux, c’était surtout très différent. On pouvait balancer vingt pages d’essai complet sur un modèle lambda et, par rapport à aujourd’hui, on abordait le sujet très en profondeur, en détaillant le moindre aspect. Il faut dire qu’à l’époque, la mécanique occupait une large part de la vie du motard. Hormis le minet en pantalon moulant et petit blouson qui écumait les terrasses de bistrot pour se montrer, le motard, le vrai, passait le plus clair de son temps la clé de 12 et le cruciforme à la main, les yeux plongés dans la Revue Technique pour réussir son remontage ou soigner sa meule aux petits oignons. Les motos étaient mécaniquement simples et techniquement accessibles. D’où les essais de la presse, et de Moto Journal en particulier, très fouillés, truffés de croquis, schémas, tableaux, éclatés, photos de détails plus ou moins importants. Dans ce sujet sur la R 80/7 dûment démontée, on a droit à des images croquignolesques : la vue arrière, imprenable, du carter principal avec la queue de vilebrequin et la pompe Easton trochoïdale ; le magnifique diagramme de distribution point mort haut/point mort bas avec une avance à l’allumage maxi de 25° ; ou aussi la photo très glamour du couple conique et ses différentes pièces, douille pour le passage d’axe de roue comprise. Le reste est à l’avenant. Le lecteur de 2018 aurait sans doute du mal à se plonger dans un compte-rendu aussi chirurgical, même s’il parlait de sa moto que le mécano moderne, en concession, branche sur une valise électronique pour en faire le bilan de santé. Quant à nous, nous serions bien en peine d’en faire autant, sous peine de sortir un essai tous les trois mois. Epoque épique.

5 550 km d’essai avec démontage complet. Tout, tout, vous saurez tout, et même plus