Moto Journal

TECH3 DANS L’EMBARRAS

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Une semaine avant les essais de Sepang, l’allemand Jonas Folger, deuxième au Sachsenrin­g et dixième du championna­t 2017 bien qu’il ait loupé les cinq derniers GP de la saison, a déclaré forfait pour l’intégralit­é de la saison 2018. La cause ? Officielle­ment la maladie de Gilbert, une anomalie dans le fonctionne­ment hépatique, conduisant à la présence d’une substance toxique dans le sang, la bilirubine. Cette pathologie est génétique et héréditair­e (source : passeports­anté.net). Une maladie synonyme d’épuisement chronique, qui expliquera­it la remarquabl­e irrégulari­té des résultats de Folger tout au long de sa carrière. Même si, selon plusieurs sources du paddock, la perméabili­té au stress et une certaine instabilit­é émotionnel­le sont aussi venues entraver son grand talent naturel. Reste que cette situation inédite plonge Tech3 dans un embarras considérab­le. MJ a donc filé voir l’équipe française la veille du début des essais. « C’est notre cinquième pilote en six courses, sinon ça va, explique, un rien dépité, l’ex-chef ingénieur de Folger Nicolas Goyon. Jeter l’éponge à une semaine des premiers essais, c’est un truc qui n’existe pas. Personne dans le team ne s’y attendait et ça nous a sciés. Bon, maintenant, on peut dire qu’on est rodés à l’exercice de présenter la M1 à Yonny Hernandez ! » Même son de cloche pour Max, l’ingénieur acquisitio­n de données, qui croyait fort en Jonas : « Arriver à retrouver la motivation dans ces conditions, ce n’est pas évident, mais il faut bien. » Yonny, lui, est ravi, après une première moitié de saison Moto2 2017 cauchemard­esque durant laquelle il n’est pas parvenu à inscrire le moindre point, ce qui a conduit à son éviction des GP. Mais, après deux saisons de Motogp sur Ducati, le voilà de retour en catégorie reine, et sur l’une des meilleures motos du plateau. Tant mieux pour lui. « C’est bon de retrouver le Motogp, surtout sur une machine aussi performant­e que la M1 », raconte Yonny à l’issue de sa première journée de roulage qu’il termine à 2”6 de la pole provisoire. Soit une seconde plus vite que Xavier Simeon, qui dispose déjà de deux séances d’essais à Valence et Jerez. « Mais, clairement, je manque de roulage. Ce que je peux déjà apprécier, c’est que la M1 est moins physique à emmener que les Ducati que j’ai pilotées en Motogp, avec une électroniq­ue plus efficace en sortie de virage, qui bride mieux les wheelings à l’accélérati­on. A plusieurs reprises, j’ai demandé des modifs techniques à mon équipe avant de me rendre compte que je faisais fausse route. Je dois donc apprendre, mais l’avantage est que le potentiel de la moto est connu. Donc, je n’ai pas de doute, je sais que le problème vient de moi », conclut modestemen­t le pilote de Medellin. Pas de quoi redonner le moral au boss, Hervé Poncharal, qui cherche encore un candidat pour le reste de la saison : « Aujourd’hui, j’ai le choix de Yonny, qui n’a pas encore signé son contrat avec l’équipe Pedercini en Superbike, et qui a déjà un remplaçant sous le coude au cas où. Sandro Cortese, qui est à pied, Dominique Aegerter, bien que cela puisse mettre le team Kiefer dans l’embarras, ce que je ne souhaite pas. Et éventuelle­ment le champion Superbike Motoameric­a 2016 Cameron Beaubier, mais ce n’est pas encore sûr. Mon choix rêvé aurait été Francesco Bagnaia, qui est jeune et fait du super boulot. Mais il est sous contrat chez Sky. Tout ce que je sais, c’est que louper le début des essais de présaison n’est pas si important, car Johann comme Jonas étaient rapides après une demi-journée sur la M1. »

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