ÉVOLUTION SANS RÉVOLUTION
« Je suis content d’avoir à nouveau de la concurrence grâce à WP », explique le longiligne et pince sans rire Mats Larsson. Devant son plat de pâtes, le boss suédois du service course de Ohlins continue : « J’ai lu des articles qui expliquaient qu’on se faisait des fortunes en collaboration avec Dorna [le promoteur des GP] en organisant ce monopole de fait. C’est n’importe quoi. On est là pour développer notre matériel, et le fait d’avoir un adversaire nous pousse à nous dépasser, on est donc plus efficaces. Pour ces essais, nous mettons à disposition des teams notre nouvelle fourche dotées de fourreaux carbone 1,3 kg plus légère que le modèle 2016. Je peux te dire que les ingénieurs des marques qui s’échinent à grappiller le moindre gramme sur leur châssis sont contents quand on leur annonce ça ! Côté amortisseur, on introduira peut-être une nouveauté, mais pas avant la dernière partie de la saison 2018. – Es-tu frustré de ne pas pouvoir développer les suspensions semi-électroniques que vous commercialisez sur route en GP ? – Pas vraiment, car ça ferait vite trois ou quatre techniciens de plus collés à leur PC pour éplucher les données du système et le faire progresser, ce qui plomberait le budget des teams. De plus, ce n’est pas fondamental en course : la variation de réglages dont on a besoin sur circuit est bien inférieure à la route. Tu trouves rarement des nids de poule en championnat du monde, et les pilotes prennent rarement leur femme en passager ! » Tandis que je me gondole, Mats ajoute : « A propos de femme, j’ai découvert que mon épouse m’avait caché qu’elle avait acheté un cheval. J’en ai donc profité pour lui annoncer j’allais m’acheter une nouvelle CRF 450 et elle n’a pas été en position de refuser ! » Sacré Mats.