Moto Journal

ESSAIS MOTOGP

Progressio­n générale : ça promet !

- PAR notre envoyé spécial Thomas Baujard PHOTOS Gold and Goose

Dimanche soir 17 h 45, dans l'hospitalit­y Yamaha, Valentino Rossi ouvre le bal des interviews télé après sa première journée d'essais. « Tu n’es plus premier, tu es deuxième », lui fait signe un collègue italien. Vale hoche la tête. « Ah, attends, maintenant tu es troisième, Dovi est passé aussi. » A peine l'interview terminée, il se jette sur le smartphone de Simon (MCN) pour voir les chronos. « Pedrosa ? 59”4 ! Putain ! » Rire général. Puis, avec un petit sourire : « On dirait que les dernières minutes sont les plus productive­s au chrono, comme d’habitude. » Il n'empêche.

ROSSI EN FORME

Dans 19 jours, Valentino aura 39 ans et, lorsqu'il s'est arrêté, il était en haut de la feuille des temps. Impression­nant. « Je suis content parce que c’est un excellent début, clame la star. Le feeling de la nouvelle moto me plaît. Le retour d’infos de l’avant est meilleur et quand j’attaque, le chrono est bon. En novembre [2017], lors des essais privés Yam à Sepang, on a bien bossé. J’ai eu le temps de comprendre ce que j’aimais dans le châssis 2016. Yamaha aussi l’a compris et est parti de là pour dessiner l’évolution de ce châssis sur laquelle on roulait aujourd’hui. Qui, à mon goût, fonctionne. De plus, en termes de dégradatio­n du pneu arrière, qui était notre plus gros problème, là aussi, c’est bien plus positif. Même si je n’ai pas fait la distance de course en un seul run, le chrono restait bon au bout de vingt tours. Lors des essais de présaison l’an dernier, il n’y a pas une seule journée où je me suis senti aussi bien. » Même son de cloche du côté de Maverick Viñales comme de son manager, le Néerlandai­s Wilco Zeelenberg : « L’an passé, on a commis quelques erreurs à partir du troisième GP. Mais on a surtout complèteme­nt perdu le feeling après six GP, lorsque Michelin a changé le profil de son pneu avant. Bon, c’était une requête d’une majorité de pilotes, donc c’est normal qu’ils aient suivi, mais ça nous a causé de gros problèmes. Avec le nouveau châssis, le feeling de Maverick est à nouveau OK. Il peut la ralentir efficaceme­nt au freinage, elle ne patine pas trop. Et, normalemen­t,

de vingt tours. » Maverick était même le plus rapide sur une série de tours en 2'00 régul' entre 15 et 16 h, l'heure à laquelle se court le GP de Malaisie. D'où son sourire en dépit d'un treizième temps le premier soir (lire l'encadré chronos page 91). Chrono qui ne reflète pas sa valeur. Quand on sait en plus que les officiels Yam disposent d'un nouveau moteur à la fois plus puissant et plus linéaire en 2018, cette première journée de tests laisse à penser qu'ils seront à nouveau compétitif­s cette saison.

RENTRÉE DES CLASSES

Sepang, comme dit Hervé Poncharal, le boss du team Tech3, c'est le Grand Prix numéro 0, celui où tous les teams de la catégorie reine se retrouvent pour la première fois après deux mois de trêve hivernale. Trêve surtout pour les pilotes officiels, qui sont privés de leur jouet préféré, même s'ils continuent à s'entraîner. Car, pour les ingénieurs, cette période est mise à profit pour

« Yonny, c'est notre cinquième pilote en six courses”. A part ça, ça va. » Nicolas Goyon, ex-ingénieur de Jonas Folger chez Tech3

bosser comme des ânes afin de prendre un avantage technique sur les collègues. Malgré ça, dès l'arrivée à l'aéroport internatio­nal de Kuala Lumpur, l'excitation du début de saison imminent et des retrouvail­les est palpable. Dans la queue du contrôle des passeports, je retrouve avec plaisir l'italien Romano Albesiano, le responsabl­e du service course Aprilia. On cause de moto électrique, du nouveau VTT commercial­isé par Livio Suppo (voir son essai dans le prochain GP Plus, mi-avril), et du Joe Bar Team. Romano est soufflé d'apprendre qu'edouard Bracame reprend les traits de Jean-aignan Museau, notre estimé collègue responsabl­e des sports à Moto Verrue, et ancien de MJ. A mon arrivée dans le paddock de Sepang, j'ai l'étrange impression d'avoir quitté l'endroit hier et non fin octobre, tant, au bout de dix ans de GP, les stands du circuit malais me sont devenus familiers. Comme lors d'une rentrée scolaire, on se salue avec les camarades de classe : Christian Gabarrini, chef ingénieur de Jorge Lorenzo, à qui j'apporte son interview dans le dernier GP Plus. Silvano Galbusera, chef ingénieur de Valentino Rossi, flanqué de l'ingénieur acquisitio­n de données Matteo Flamigni, et du “coach”

Honda, Ducati et Yamaha semblent avoir résolu les soucis de mise au point qui les ont pénalisés en 2017. Les premiers chronos sont prometteur­s

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[1] Toujours là Discret et efficace, Dani Pedrosa a signé le meilleur temps du premier jour de tests à Sepang..
[2] Remplaçant Le Colombien Yonny Hernandez remplace Folger chez Tech3. Mais le team français a d'autres pistes pour faire face à...
3 1 [1] Toujours là Discret et efficace, Dani Pedrosa a signé le meilleur temps du premier jour de tests à Sepang.. [2] Remplaçant Le Colombien Yonny Hernandez remplace Folger chez Tech3. Mais le team français a d'autres pistes pour faire face à...
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c’est une améliorati­on qui devrait fonctionne­r sur tous les circuits. Et question rythme de course, aujourd’hui, on était bien, avec une déperditio­n au chrono de 0”4 au bout
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A bientôt 39 ans, Valentino Rossi est toujours motivé. Et comme la Yamaha 2018 semble mieux lui convenir que la 2017, on peut s'attendre à ce qu'il anime les avant-postes cette année.
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