UNE HISTOIRE DE FAMILLE
En remportant le 43e Enduropale au terme d'une course dominatrice, Milko Potisek, cousin de Timoteï, double vainqueur de l'épreuve nordiste décédé tragiquement en 2009, a fièrement repris le flambeau familial. Il ne compte pas le lâcher, lui qui vient d'e
Ça fait plusieurs années maintenant qu’on me demande de gagner Le Touquet pour Tim. Ça y est, c’est fait ! Cette victoire est la sienne et je lui fais un gros bisou, lui qui est là-haut ! » Milko Potisek, 28 ans, a beau être un dur, lui qui, depuis trois ans visite régulièrement l’infirmerie, il n’en a pas moins un coeur tendre. Et c’est lui qui s’exprime lorsqu’il est cueilli à froid par un bouquet de micros alors qu’il vient de signer le plus beau succès de sa carrière. En tout cas, il pourra s’endormir tranquille ce soir : l’officiel Yam a fait le job. Il vient de combler de bonheur ses proches en honorant la mémoire de son cousin. Et il a remporté la course toutterrain la plus populaire au monde. Sans contestation, qui plus est !
EN MODE DOMINATION
S’il s’est fait déborder lors du départ par ses collègues chez les Bleus, Victor Brossier, l’auteur du holeshot, et Daymond Martens, le vainqueur de l’édition 2017, Milko a rapidement pris les choses en main pour s’extirper de la meute et mener une course en tête, presque en solitaire. Seule alerte dans son plan de vol, une petite chute au troisième tour et un démarreur un poil lent à relancer le moteur de sa machine. Richard Fura, l’espoir du clan Honda, en profitera pour le doubler mais, quelques hectomètres plus tard, malgré une piste déjà bien ruinée par le passage des 1 200 concurrents, Milko reprendra son bien avec autorité. Un chiffre parle à lui seul de sa domination : après deux heures de course, il avait presque une minute d’avance sur le deuxième, l’anglais Nathan Watson, ancien pilote de GP débauché par KTM pour briller sur les courses de sable. Un plan qui aurait pu fonctionner si le mercenaire orange avait été un peu plus rapide à se mettre dans le rythme en début de course… Dans un ultime assaut, il tentera bien un coup de poker sur la fin de course en revenant à une quinzaine de secondes du pilote Yam, mais Milko remettra le coup de rein salvateur pour finir avec deux minutes d’avance. Un exploit qui permet à la marque nippone de remporter son septième succès consécutif, même si, sur le podium final, c’est la marque autrichienne qui s’impose en nombre car c’est Camille Chapelière, habituel animateur de la course touquettoise enrôlé pour la saison 2018 par KTM, qui grimpe sur l’ultime marche. Pas de quoi cependant entamer le sourire du staff Yamaha qui place quand même six machines dans les dix premières. De quoi oublier un instant ses misères du Dakar...