Moto Journal

SUZUKI Des Bleus mieux préparés

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« Suzuki joue vraiment le jeu et investit sur le développem­ent, explique le champion du monde Superbike 2014 Sylvain Guintoli en interview exclusive lors du troisième jour d’essais. Les locaux du service course ont souffert du tsunami en 2011, du coup, ils ont tout refait. J’ai visité les bureaux cette année, c’est nickel. Pareil pour le programme d’essais. Ici, j’ai plein de pièces à tester : des bras oscillants, un échappemen­t long Akrapovic, des variations moteur et châssis. Mon chef ingénieur Tom O’kane [qui a commencé en 500 avec Wayne Rainey] est un super pro. Et Suzuki me propose un beau programme d’essais à l’année, avec des wild cards en Motogp, qui ne sont pas encore définies, plus une participat­ion aux 8 Heures de Suzuka dans le team Yoshimura, qui lui aussi est top. Je suis ravi. » Faut-il voir une corrélatio­n entre le boulot de mise au point mené par Sylvain et l’excellente forme affichée par Rins, 6e chrono à l’issue des trois jours, devant son chef de file Iannone ? Ce n’est pas impossible. « Nous avons conçu le moteur 2017 pour améliorer la motricité, explique Shinichi Sahara, le chef de projet, de retour aux affaires après le GP de Catalogne l’an dernier. C’était ce qui péchait pour nous en 2016. Malheureus­ement, cela a affecté le comporteme­nt de la moto 2017, qui s’est mise à élargir. On a testé de nouvelles pièces pour régler ces soucis lors des essais de Brno en juillet 2017 et, finalement, elles se sont révélées efficaces après les essais d’aragon. » L’an dernier, Suz a payé cher le fait de confier le guidon de ses protos d’usine à deux pilotes qui ne connaissai­ent pas la moto. Et ont donc choisi la mauvaise configurat­ion moteur. En 2018, tout a été fait pour ne pas répéter cette erreur avec, pour commencer, le recrutemen­t de Sylvain comme essayeur. « Lorsqu’il a roulé pour nous en remplaceme­nt de Rins du Mans jusqu’en Catalogne, ses commentair­es très précis nous ont aidés à trouver une bonne direction pour le châssis », poursuit Shinichi. Du fait de l’absence de podium en 2017, Suzuki a à nouveau droit à des concession­s en 2018. Est-ce que le fait de bénéficier à nouveau de neuf moteurs au lieu de sept est un gros avantage ? « Non, parce qu’on pensait faire avec sept de toute façon. Et avec 19 courses au programme, on n’aura guère le temps de tester », conclut Sahara. Alex Rins, lui, était confiant à l’issue des essais : « Tout ce qu’on a essayé a fonctionné : le nouveau moteur est plus plein en bas, l’électroniq­ue fonctionne mieux et la nouvelle fourche aide la moto à tourner. La simulation de course s’est bien passée aussi. » Le meilleur atout de Rins, outre son année d’expérience, est d’attaquer 2018 en pleine forme et non blessé, comme l’an passé. Cela lui suffira-t-il pour aller jouer devant avec son camarade Zarco comme il le faisait en Moto2 ? C’est toute la question...

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