Moto Journal

Pilote#18 entre en piste

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« Pour booster son lectorat, la rédaction de Motocoinco­in décide d’opter pour une stratégie révolution­naire : sponsorise­r Valentin Brélon, jeune espoir du Motogp qui représente ni plus ni moins que l’avenir de la discipline. Mais un avenir à plus ou moins long terme, disons... » Voilà le pitch du tome 1 de Pilote#18, BD motardo-humoristiq­ue qui paraît ce 11 avril partout en France. Au scénario, notre ami Christophe “Chef” Pinon, qui fut longtemps patron de la publicité de Moto Journal, aujourd’hui responsabl­e d’une entreprise de production d’événements moto ; au dessin, Eric Hérenguel. Qui nous en dit plus. Pourquoi vous être lancé dans cette aventure ?

Il y a une dizaine d’années, j’avais été approché par Glénat, avec qui je travaillai­s, dans l’idée de faire une reprise du Joe Bar Team, mais ça ne s’est pas fait. Un jour, Pat Perna, le scénariste dans la partie “post-fane” du JBT, me reparle de ça et ça ne se fait toujours pas. Et il me dit qu’il a un copain qui travaille pour Moto Journal, Christophe Pinon, qui a écrit un bouquin sur les coulisses des GP qui s’appelle 18. Je l’ai proposé à Glénat pour faire une version adaptée, l’idée de travailler sur une BD moto me plaisait bien. C’était en 2014. J’ai travaillé en parallèle avec Pat et Christophe sur cette BD et, à un moment, Pat a lâché l’affaire. Je l’ai finie avec Christophe.

La BD est une libre adaptation de 18. Avez-vous eu carte blanche pour travailler ?

Oui. 18, c’est un travail non linéaire, c’est-àdire l’associatio­n de situations autour d’une thématique. J’ai dit qu’on ne pouvait pas adapter le livre tel quel, qu’il fallait un fil conducteur, que le personnage ait une identité. Avec Christophe, on a donc créé Valentin Brélon, à qui il fallait aussi son ennemi juré – un peu comme Marquez et Rossi. On a donc créé le 14. 14-18, c’est la guerre, ça ne s’arrêtera jamais... J’ai demandé à Christophe de me faire une synthèse de ce qu’est un Motogp, pour qu’on ne fasse pas d’erreurs. Je vois les courses à la télé, mais je ne comprends pas toujours les enjeux et je ne suis pas très pointu dans ce domaine. Il m’a fait une synthèse de ce qu’est un Motogp avec son côté Pilote18, le côté paddock, c’est ça qui m’intéresse. Finalement, sur une course, quand les pilotes sont le cul sur leur moto 22 tours à fond de balle, ce sont des enjeux très techniques. Des gars en parlent, mais, mon propre intérêt, ça reste le quotidien du pilote, la recherche des sponsors, la frustratio­n, le classement, les performanc­es, le camping-car qui foire... Tous ses petits trucs qui font un personnage. Je ne veux pas faire une BD de moto, mais une BD sur les pilotes.

Quelles sont les contrainte­s dans ce genre d’exercice ?

En tant que lecteur de BD sur la moto, je déteste quand j’ai le sentiment que le gars dessine une image recopiée. Ce que je veux, c’est que la moto respire au niveau vitesse. On est allés plusieurs fois au Mans voir les mecs passer en live, sur le bord de piste, voir de près le comporteme­nt des motos. Je voyais les rupteurs clignoter sur les tableaux de bord au moment où elles étaient en l’air, je voyais la trace de pneu au moment où elles touchaient le sol ! Ça, tu ne peux pas le voir sur une photo. Je voulais retrouver ça en dessin. En BD de moto, il est primordial de poser le pilote et la moto comme un ensemble cohérent. Dessiner une moto avec l’impression que le pilote est rajouté dessus serait sans intérêt.

Dans la BD, les gags sur une page et sur plusieurs pages alternent. Pourquoi ?

En BD, pour le gag, la vraie difficulté se joue sur trois ou quatre bandes sur une page ; une entrée, une sortie et une situation. Par moment, une histoire particuliè­re nécessite d’aller un peu plus loin qu’une page, sinon on tombe partout dans l’anecdote. Ce qui m’embête avec le gag court, sur une page, c’est qu'on est juste dans un clin d’oeil. Alors que quand on commence à construire des enjeux où les mecs risquent leur boulot parce qu’ils ont pris un gars pas forcément top, ou qu’il y a une pluie au Qatar, par exemple, ça nécessite donc un autre découpage, d’aller plus loin. En plus, pour le Qatar, quatre mois après avoir imaginé le gag, il pleuvait au Qatar !

C’est le premier tome. Ça veut dire qu’il va y en avoir d’autres ?

Le tome 2 va être plus construit sur les grands GP internatio­naux, au Japon, Etats-unis, etc., pour essayer de replacer les personnage­s dans le quotidien de différente­s cultures. Il y a aussi le background familial de Valentin Brélon. L’idéal serait d’avoir un tome tous les deux ans.

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Pilote#18 Collection Hors Collection, chez Glénat, 48 pages. Prix public : 11,50 €

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