Ras-le-casque, des anti-2rm
Le deux-roues à Paris est un sujet sensible, qui enflamme les débats. L’ampleur prise par les deux-roues à moteur (2RM) ces vingt dernières années est telle que leur intégration dans la capitale n’est pas sans poser de problèmes. Ce phénomène provoque immanquablement la réaction d’anti. A la mi-avril, est ainsi apparu un collectif baptisé Ras-le-scoot, qui, comme son nom ne l’indique pas, entend mettre des bâtons dans les jantes de tous les 2RM. Motos comprises, donc. Qui est derrière ce collectif qui a réussi à s’offrir quelques précieuses minutes sur les chaînes d’infos ? Un certain nombre d’associations inconnues au bataillon comme Mieux se déplacer à Bicyclette, Vivre le Marais, Paris en selle, 60 millions de Piétons, Rue de l’avenir… Probablement une majorité d’écolos-bobos bon teint qui ne font leurs courses qu’au BHV… « A l’instar des efforts menés pour limiter la place de la voiture, il est temps que Paris réduise la place excessive laissée aux 2RM. Ils ne représentent pas un mode de déplacement à privilégier pour la mobilité de demain », peut-on lire sur leur site. Ces gens-là trouvent tous les maux de la terre aux 2RM : pollution, bruit, danger, encombrement, dégradation du paysage urbain. Les avantages du 2RM ? Connaissent pas ! OK, il y a des brebis galeuses partout, et le deux-roues n’échappe hélas pas à la règle. Faut-il leur faire penser que le 2RM, bien pratique entre autres pour ceux qui habitent loin de leur lieu de travail, permet de désengorger les rues car il est moins encombrant qu’une voiture, réduit les temps de parcours (donc d’émissions) et met moins de temps à trouver une place de stationnement. Ah tiens, le stationnement. Savent-ils qu’on estime à environ 97 000* le nombre de 2RM qui circulent chaque jour dans Paris pour 40 000 places ? Alors comment fait-on pour les 57 000 qui restent si on ne veut pas qu’ils envahissent les trottoirs ? La mairie de Paris, peu suspecte de favoriser les 2RM, promet la création d’ici 2020 de 20 000 nouvelles places. C’est un minimum… Pourquoi ce collectif stigmatise ce moyen de transport ? Ne serait-il pas plus intelligent que tous les modes de déplacement se complètent et cohabitent de façon harmonieuse plutôt que de les opposer ? En attendant, pendant que les autos, les utilitaires et les 2RM s’agglutinent sur des voies de plus en plus réduites en favorisant bouchons et pollution, les vélos, eux, disposent de voies spéciales surdimensionnées dans les principales artères et sur les voies sur berge, voies quasi désertes du matin au soir. Ras-le-casque !