FLASH-BACK
Voyage dans le temps : flash-back sur le numéro de Moto Journal d'il y a 40 ans.
Le Grand Prix de France est là. On attend la grosse foule au Mans les 19 et 20 mai pour vivre, espèret-on, la première victoire de Johann Zarco en Motogp. L’avignonnais ne l’a jamais autant méritée depuis ses nombreuses places dans le top-5 en une saison et demie. Les Français et leur Grand Prix national, ça n’est jamais simple. Nos pilotes ont beau connaître le circuit comme leur poche, la pression est telle autour de leur prestation que beaucoup la subissent au lieu qu’elle ne les transcende. On parle souvent, dans le sport français, de cette peur de gagner. Etrange sentiment que de trembler devant la gloire. Le GP de France 1978 en est l’illustration. Il y a quarante ans, l’épreuve ne se tenait pas sur le Bugatti, mais à Nogaro. Ce fut la seule fois où le GP fut délocalisé dans le Gers avec l’édition 1982, la tradition voulant que Le Castellet et Le Mans se partagent ensuite le GP en alternance. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Français n’ont pas brillé en course cette année-là. Quatre Tricolores étaient pourtant en pole position sur les différentes grilles ! Pas celle des 500, détenue par le Vénézuélien Johnny Cecotto, mais celle des 125 (Thierry Espié), des 250 (Patrick Fernandez), des 350 (Olivier Chevallier) et aussi des side-cars (Alain Michel). Le mauvais sort frappera les trois premiers
« A quoi pense-t-il (Olivier Chevallier) ? Il chute avant même le départ ! »
cités avec une chute pour chacun, dont Chevallier par terre… dès le tour de chauffe. Michel, unique podium tricolore, sera battu sur le fil par un Rolf Biland mieux armé que lui avec ses deux roues motrices. Plus près de nous, on se souvient de Fabio Quatararo, rookie prometteur en GP 125, qui connut au Mans en 2015 sa première pole position, mais aussi sa première chute. Les Français victorieux dans leur jardin sont devenus une espèce en voie de disparition. Depuis 1990, seuls Mike di Meglio en 125 en 2008 et Louis Rossi en Moto3 lors de la saison 2012 ont fait résonner la Marseillaise.