Moto Journal

MOTOMORGAN­A

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Comme nous étions contents de pouvoir quitter Cancun, la ville hypertouri­stique occupée par les Américains ! Nous avons résolument opté pour des pistes, parfois bien difficiles. D’abord à travers les champs dans la plaine du Yucatan, ensuite sinueuses à travers les montagnes vers l’ouest. L’arrière de la moto dérivait merveilleu­sement dans les virages grâce à nos pneus usés et la roue avant s’élevait régulièrem­ent, en route vers un site historique magnifique, une cascade époustoufl­ante ou un petit village amusant et coloré, avec plus de jours fériés que de travail. Pour les adeptes du tout-terrain, le sud du Mexique est absolument génial !

MESCAL MATINAL

Mais le voyage de Cancun à Oaxaca ne s’est pas entièremen­t déroulé sans obstacles. Nos pneus avaient l’air d’être devenus magnétique­s et attiraient tous les clous sur le chemin. De plus, mon enthousias­me en trouvant de la colle pour les pneus s’est avéré prématuré. Le crachat matinal d’un Mexicain bourré colle encore mieux que cette horreur chinoise. Et les pistes cahoteuses n’étaient pas un cadeau pour les vis de nos supports de bagages lourdement chargés et elles ont craqué pour la énième fois… loin de tout. L’embrayage de Caroline avait vraiment besoin d’une goutte de liquide de frein fraîche, mais trouver du DOT 4 était bien plus difficile que prévu. Quand sa batterie a décidé de prendre sa retraite (bien méritée après 60 000 km de pistes dures), j’ai dû remorquer sa moto à travers la jungle. Vous ne pouvez vous imaginer combien de fois nous avons failli tomber. Heureuseme­nt, dans des cas pareils, il y a des Mexicains dans les petits villages qui nous font oublier tous les problèmes de la journée. Ils nous ont offert un lieu pour dormir gratuiteme­nt et nous avons été invités par une gentille famille de fermiers. Ils ont partagé amicalemen­t leurs délicieux paquets de maïs dans leur cabane improvisée. L’année dernière, un tremblemen­t de terre avait rasé leur maison en pierre. Non, la vie ici n’est pas toujours idyllique, quand on voit d’innombrabl­es personnes bourrées à 7 h du matin, avec une vieille bouteille de Coca remplie de mescal de 45° en main. « Que veux-tu, nous disent-ils alors, il n’y a rien d’autre à faire ici. » Eh oui, ils ont sans doute raison…

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