Moto Journal

Oettl über alles !

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Il a fallu attendre 91 GP pour que Philipp Oettl accède enfin au Graal, une victoire en GP. « Mon papa a décroché deux podiums ici, une troisième et une deuxième places, mais cette victoire est encore plus belle ! », déclare Philipp, extatique, en parc fermé. Son papa Peter, cinq fois vainqueur en GP, trois victoires en 80 et deux en 125 entre 1988 et 1997, est aussi le propriétai­re du team dans lequel court son fils. Modestes, sympathiqu­es et bien élevés, le père comme le fils sont un plaisir à interviewe­r. Ils sont à la fois toujours positifs et très techniques dans leurs commentair­es. Pas étonnant. « Après sa carrière, mon papa a longtemps été pilote de développem­ent. Son dernier job fut de mettre au point la BMW S 1000 RR. Mais il a stoppé en 2012, car il n’avait plus le temps avec le team, explique Philipp. Il fait tout : administra­tion, acquisitio­n de données, sponsoring, manager. Tout ! » L’an passé, Phillip n’avait même pas pu participer à la course à la suite d’une fracture de la clavicule aux essais. Cette année, il réussit le deuxième temps qualif et gagne. « Je ne peux même pas décrire ce que je ressens, c’est trop bon ! » Bien sûr, Oettl a bénéficié du nettoyage du peloton réalisé par Aron Canet au 19e tour, qui lui vaudra de partir dernier au Mans. A quatre tours de la fin, Canet arrive en perdition à l’inter du virage 6 et jette le leader Jorge Martin (poignet douloureux, mais, a priori, rien de cassé), Bastianini et Arbolino. Mais à cet instant précis, Oettl était en tête, donc on ne peut pas l’accuser d’avoir volé sa victoire. Lors des trois derniers tours, il doit même se cracher dans les pognes pour contenir la remontée de Marco Bezzechi. « J’ai tenté de ramarrer Philipp, mais je n’avais plus de pneu avant. De plus, dans le dernier tour, j’ai commis une petite erreur. » Marco termine à 0”059 de Philipp, mais reprend la tête du classement provisoire à Jorge Martin. Avec la troisième place de Marcos Ramirez, KTM réalise le triplé, ce qui ne lui était pas arrivé depuis 2016 à Valence. « On habite en Bavière, juste de l’autre côté de la frontière avec l’autriche, à 40 km de Matighoffe­n, témoigne Philipp. Ils ont toujours été super avec nous. Lors de ma pire saison, en 2014, ils nous ont donné la moto. » Les voilà quittes. Les Oettl entrent dans le club très fermé des pères et fils vainqueurs de GP qui compte Alberto et Nello Pagani, Stuart et Leslie Graham, Angel et Pablo Nieto, Graziano et Valentino Rossi, Kenny et Kenny Roberts Junior, et Helmut et Stefan Bradl. Kolossal !

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