Moto Journal

KTM accentue sa présence en Motogp

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« Passer de deux à quatre machines en Motogp, pour nous, c’est un doublement de l’effort de guerre », explique Pit Beirer, l’ancien top-crossman directeur du sport chez KTM. Vendredi début d’aprèm’ dans l’immense hospitalit­y Red Bull en bois nommée Energy Station. Une quinzaine de journalist­es sont là pour recueillir les impression­s du boss après le recrutemen­t de Johann Zarco. Mais pas seulement.

« Une Motogp, c’est 3 000 composants, il faut de la place pour les produire et les stocker, des personnes de plus pour gérer cela, des bureaux dans le service course. On ne considère pas Tech3 comme un client à qui on va juste livrer des motos. On veut choisir les pilotes ensemble, développer notre machine avec l’expérience d’un Guy Coulon et devenir plus compétitif­s grâce à cela. Notre philosophi­e, comme dans toutes les discipline­s sportives auxquelles nous participon­s, est de faire grandir les pilotes avec nous, afin qu’ils se sentent bien et n’aient pas envie de nous quitter. De la Red Bull Rookies Cup au Motogp, nous avons aujourd’hui une filière complète. Et c’est génial que Johann soit le tout premier vainqueur de la Rookies Cup, en 2007, car il est l’archétype du parcours que nous avons voulu installer. En lui faisant visiter notre usine, nous avons réussi à le convaincre du sérieux de notre projet et nous en sommes fiers. Pour nous, Johann a le bon état d’esprit : il ne se préoccupe pas du matériel de ses adversaire­s et fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a. C’est exactement ce que l’on vise pour progresser. Ici, à Jerez, nous essayons déjà de préparer la moto d’usine de 2019 avec Mika Kallio qui bénéficie d’une wild card, mais le retour en Europe nous permet de tester des pièces qu’on n’a pas eu le temps de produire et d’expédier lors des trois premières courses outre-mer. Notre but est d’offrir une RC16 qui puisse s’adapter au style de Johann et non l’inverse. Tout ceci représente des investisse­ments lourds [250 millions d’euros sur cinq ans], mais nous avons la chance d’être soutenus par d’importants sponsors comme nos amis de Red Bull, et nous finançons aussi nos investisse­ments à l’aide des ventes de motos. C’est la règle pour chaque départemen­t, cross, enduro, rallye, vitesse. Cela permet aussi de nous développer. Avant la crise de 2008, la taille de l’entreprise était deux fois moindre. Peu de gens le savent, mais nous vendons plus de motos de route que de TT depuis trois ans, ce qui est une aide précieuse pour la course de vitesse. A propos, nous n’avons pas réduit les budgets en Moto3. Simplement, certaines personnes clés sont montées dans le départemen­t Motogp et les jeunes que nous avons embauchés manquaient pour certains d’expérience. Avec une moto un peu moins performant­e, certains des meilleurs teams et pilotes que nous avions nous ont quittés au profit de Honda. Mais nous avons appris la leçon et nos nouveaux jeunes pilotes, tels Bezzechi ou Foggia, aiment leur machine. Nous allons tout faire pour les garder. »

 ??  ?? ► Pit Beirer, ancien top-crossman devenu paraplégiq­ue suite à une chute à moto, dirige le sport chez KTM. Sa devise : privilégie­r l’entente des équipes. Et ça marche sur tous les fronts.
► Pit Beirer, ancien top-crossman devenu paraplégiq­ue suite à une chute à moto, dirige le sport chez KTM. Sa devise : privilégie­r l’entente des équipes. Et ça marche sur tous les fronts.

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