La piste cyclable la plus rapide du monde
Samedi matin, troisième séance libre, direction le fond du circuit dans un des minibus des photographes pour une séance en bord de piste. Deux choses frappent lorsqu'on se retrouve au bord de la légendaire piste d'assen, seul circuit du calendrier à être inscrit au championnat du monde depuis 1949 : l'apparente l'étroitesse du ruban de bitume (pourtant large de 14 m selon Motogp. com) et la vitesse effrayante des pilotes. Quand on pense qu'ils veulent éventuellement faire venir la F1 ici, ça va être coton pour doubler… A côté des écrans géants qui bordent le gauche n° 9 (De Bult), la vue est imprenable sur cet enchaînement dingue que constitue le quadruple droite de Mandeveen (10), Duikersloot (11), Meeuwenmer – “le lac des mouettes” – (12) et Hoegeheide (13). Un enchaînement qui propulse les motogp de 100 à près de 300 km/h avant de basculer dans le gauche ultrarapide de Ramshoek (15). « Le virage le plus technique du circuit parce que tu as beaucoup d’angle et que tu dois être très précis en traj’ », explique le consultant Eurosport Randy de Puniet, debout à côté de Wilco Zeelenberg, analyste piste de Maverick Viñales qu'il voit négocier prudemment l'entrée du 9, qui a déjà piégé Lorenzo et Zarco hier. « Simon Crafar [expilote 500] explique que ce virage était davantage relevé auparavant, et que le pneu avant est désormais beaucoup plus en contrainte à cet endroit. – C’est vrai, répond Wilco, mais là, Maverick sort juste des box avec une seconde configuration châssis qu’il va comparer avec la première, c’est pour ça qu’il n’est pas passé très vite. » Le tour d'après, effectivement, Maverick a repris sa cadence infernale, et part en wheeling fond de trois à plus de 200 km/h avant d'en passer deux et de jeter sa M1 dans le droite du lac des Mouettes. A chaque fois, je retiens mon souffle en pensant aux conséquences d'une perte de l'avant à 240 km/h à cet endroit. Sont quand même sacrément fiables, ces pilotes Motogp. Les plus en vrac au virage 12 : Maverick et Marquez. Les plus en contrôle : Pedrosa, Pol Espargaro, Iannone et Zarco. « Alors, Wilco, qu’est-ce que tu en penses ? – J’en pense que la course est demain, et qu’il va falloir voir comment la moto se comporte lors des cinq premiers tours, car c’est là qu’on perd du temps. » Gros guidonnage de Maverick sous notre nez, puis il rentre aux stands. Wilco me fait un signe de la main et remonte sur son scooter. Drapeau à damier, c'est terminé. Même en séance libre, le Motogp à Assen, c'est show !