Moto Revue Classic

J’ai aussi fait un rêve...

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Qu’elle est belle la Renault que vous avez publiée dans l’édito du n° 86 ! Elle l’était encore plus en 1985. J’avais 27 ans et j’étais pour la 2e année mécano d’alain Michel sur les Grands Prix de side-car. Je faisais le trajet Langres-montélimar avec une Kawa Z 750 à grand guidon à plus de 180 km/h de croisière sur autoroute au temps béni où c’était permis. J’en ai rêvé de cette moto qui avait la ligne de la Yamaha FZ 750, un peu de la Kawa GPZ 600 (gardeboue avant et roue de 16 pouces), une carrosseri­e façon Elf X avec les mains protégées, et une grande coupure verticale style articulati­on de la coque de la 4-en-1 côté droit et surtout, un bel arrière bien long qui fait cruellemen­t défaut aux motos actuelles, toutes courtes, toutes moches, toutes pointues, mais là n’est pas le débat. Avec un engin pareil, j’aurais pu rouler encore plus vite et en plus, sur une moto française. Ça ne s’est pas fait et ma Z 750 ne m’a jamais abandonné en 130 000 km. Dix ans plus tard, j’ai quitté les Grands Prix et je suis passé à la 1100 Zéphyr, un bijou, un vaisseau. La puissance, le confort, les freins, la tenue de route, le look en prime. Adieu le monde de la course, retour à la vie normale. On a voyagé ensemble durant 10 ans malgré deux ans d’arrêt à cause de problèmes de santé. Puis sont arrivées les années Sarko avec des radars et des flics partout, une vigilance extrême au risque de voir permis et porte-monnaie détruits en un instant. Je suis donc passé à la Yamaha Bulldog qui me faisait envie depuis longtemps avec son cardan. Pour 2 500 €, je m’en suis offert une. Qu’il est beau son V2, qu’il est génial son comporteme­nt moteur, qu’il est joli son tableau de bord. À 57 ans, pour moi, c’est vraiment un joujou extra. J’ai quatre autres motos mais en ce moment, c’est elle l’élue de mon coeur. À part une Motobécane 175 de mon grand-père, je n’aurai jamais de moto française. J’aurais bien acheté une Voxan Black Magic mais la marque a disparu et depuis, la spéculatio­n est passée par là. La moto, c’est avant tout fait pour rouler. Alors, laissons la Brough Superior aux investisse­urs, laissons aussi les projets délirants sur la planche à dessins, il n’y aura plus jamais de moto française raisonnabl­e et aguichante. Et merci aux Japonais d’avoir créé et fabriqué tant de modèles différents pour que chacun y trouve son compte.

Sylvain Thierry La Renault n’a jamais existé et pire encore, ni Motobécane dans les années 70, pas plus que Peugeot dans les années 80 n’ont été capables de revenir sur le devant de la scène. Aujourd’hui encore, la moto française reste un rêve…

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