ÉCUSSONS & PIN’S
Tel le maréchal soviétique un jour de défilé sur la Place Rouge, les motards aiment accrocher des « bouts de métal » sur leur blouson. Dans ce cas-là, il ne s’agit pas de souvenirs de batailles mais, plus pacifiquement, de concentrations, de compétitions, voire tout simplement de leur marque fétiche. Dans les années 20 et 30, l’écusson (1) est un luxe réservé à une élite : il s’agit bien souvent de celui de son moto-club. La pratique s’étend dans les années 50 et 60, à l’époque où l’on voit pourtant peu de motards sur les routes de France. Ceux qui ont eu la chance de traverser la Manche pour aller au Tourist Trophy ramènent de làbas l’écusson officiel de l’événement mais aussi ceux des grandes marques anglaises. Pareil pour les moins frileux qui sont allés aux Élephants avec, évidemment, les logos BMW ou Zündapp (2). Arrivent les belles années 70, l’explosion du marché et celles des concentrations. L’été, on part pour Val-d’isère et ses Chamois (3), et l’hiver, , on se rend sur le plateaup des Mlillevaches (4). De leur côté, certains moto-clubs perpétuent la tradition de l’écusson « grand format » (5) à visser sur le garde-boue ou de la médaille à porter sur le revers d’un blouson (6, 7, 8). Puis, pendant une dizaine d’années, la mode se tasse. Elle revient en force dans les années 90 par le biais du pin’s (9, 10, 11). Et ce petit bout de métal bon marché ne se contente pas d’afficher ses voyages ou ses préférences, il devient un support publicitaire au même titre que les porte-clés dans les années 70.