L’HISTOIRE
RÉÉCRIRE
Vous le savez bien, la tendance « custom culture », appelée aussi « garage culture », qui consiste à réaliser des scramblers, café racers, bobbers ou autres ne nous dérange pas. Bien au contraire, et la meilleure preuve, c’est la Nimbus 750 Kompressor qui trône, telle une reine danoise, en couverture de ce numéro. Tant que le travail est bien fait, qu’il n’est pas irréversible, tout va bien. En revanche, lorsqu’il s’agit de bricoler des BMW R80 ex-gendarmerie, y monter un réservoir de trail-bike japonaise et vendre ça 15 000 €, on apprécie moins. Mais après tout, comme disait ma grand-mère, s’il y a des couillons pour acheter, on ne va pas les en empêcher. Et puis il n’y a pas que « les barbus à chemise à carreaux » qui abusent. J’en discutais récemment avec François-marie Dumas qui rentrait du concours d’élégance de la Villa d’este. Si ce dernier s’est bien passé, en revanche, FMD a été moins convaincu par la vente aux enchères où des machines refabriquées, des répliques donc, se sont vendues aux prix de modèles d’époque. Et là, les gars qui vous « entubent » sont en costard-cravate. C’est le problème du moment : comme tout le monde veut un « morceau de patrimoine » ou ce qui s’en approche, c’est-à-dire toutes sortes de préparations pour peu qu’elles aient un look « vintage », on peut vendre tout et n’importe quoi. C’est un peu pareil dans l’édition. Les bouquins sur le sujet fleurissent et il y en a des très bons mais parfois, l’auteur prend des libertés avec l’histoire. Par exemple, dans un ouvrage paru récemment – et que je ne citerai pas –, on assimile Triton à un préparateur, au même titre que Dresda… Dommage, il suffirait de s’adresser aux bonnes personnes, celles qui connaissent l’histoire, la vraie, pas celle réécrite pour faire plaisir à un fabricant de vêtements, à un acheteur potentiel ou tout simplement à soi-même, ce qui est encore pire.