Moto Revue Classic

PEM-DA / MARTIN

Les Pem-da de Vouillon et Morena faisaient jeu égal avec les Martin dans les eighties.

- Texte : Christophe Gaime – Photos : Alexandre Krassovsky

On est en 1984 et, refrain connu, si les motos sportives japonaises tiennent le haut du pavé grâce à leur gros quatre-cylindres, en revanche on sent bien qu’il y a du progrès à faire sur les partie-cycles. Comme souvent, les Anglais ont tiré les premiers avec Rickman et Harris, mais il ne faut pas oublier le Néerlandai­s Nico Bakker, les Italiens de Bimota et par chez nous, Georges Martin et ses partie-cycles chromées. Martin, tout le monde connaît et sa réputation a même traversé les frontières puisqu’aujourd’hui, les Anglais aussi sont friands de ces cadres. Il faut dire que la marque existe toujours et qu’il suffit de passer commande. En revanche, faites un test autour de vous et demandez à vos amis s’ils connaissen­t la marque Pem-da. Une fois sur deux, on vous répondra : « Ah oui, le gars qui fabriquait des side-cars ! » Eh ben non, les side-cars en question, c’était Panda. L’histoire Pem-da, elle commence à la fin des années 60 avec Édouard Morena, un jeune gars de Golf-juan qui, après avoir prêté main-forte à Jack Findlay lorsqu’il roulait sur Suzuki, se met à fabriquer ses propres cadres sous la marque PEM. Comme « Partie-cycles Édouard Morena », tout simplement. À l’époque, sa production est locale mais dans les Alpes-maritimes, les pilotes de talent ne manquent pas. Hubert Rigal les utilisera et Christian Estrosi montera souvent sur le podium à leur guidon. Les PEM brilleront aussi en championna­t du monde d’endurance, en particulie­r avec Japauto-honda et KawasakiPe­rformance. C’est d’ailleurs par le biais de l’endurance qu’édouard Morena rencontre un jour Daniel Vouillon, un brillant artisan lyonnais, à la fin des années 70. Et deux ans plus tard, le fruit de leur collaborat­ion donne naissance à la première Pem-da (le Da pour Daniel), animée par un moteur Suzuki GSX 1100. Pourtant, le nec plus ultra en matière de « gros cubes » – à l’époque on ne disait pas encore superbike –, c’est la Honda CB 1100 R. En 1983, le tandem propose donc une version équipée du 4-cylindres double arbre à cames en tête, celle avec laquelle on va pouvoir rouler aujourd’hui.

« Mettre un racer sur la route »

Face à elle, une Martin équipée du même moteur, dans le fameux cadre M16, c’est-à-dire le cadre périmétriq­ue muni d’une suspension arrière mono-amortisseu­r. Les deux motos appartienn­ent à André Talichet dit Dédé, patron de la célèbre enseigne Ddmototeam au nord-ouest de Lyon. Dingue des 4 pattes Honda, il s’est mis en tête de rassembler les plus belles machines construite­s autour du 1100 R. Après la Nico Bakker avec laquelle il roule en endurance classique, il a restauré la Martin il y a quelques années et vient de finir la Pem-da tandis qu’une Bimota est en attente. Sans parler d’une autre Pem, elle aussi en cours de restaurati­on, une vraie compétitio­n-client celle-ci. Car le but avoué de Pem-da, c’était bien de « mettre un racer sur la route » , comme l’écrivait Éric Maurice à l’époque. Mais qui de plus compétent que Daniel Vouillon, présent le jour de cet essai, pour parler de ces machines, pardon de ses machines ? « J’ai rencontré Édouard Morena chez Serge Rosset en 1979, au moment où il fabriquait les cadres des Kawasaki-performanc­e et l’idée de s’associer à moi pour faire des motos de route l’a séduit. Il m’envoyait les cadres bruts et moi, je me chargeais du reste. » Le reste, c’est fabriquer des polyesters, un réservoir, un échappemen­t quatre-enun et d’assembler le tout selon les désirs

« LE CLIENT DEVAIT ME FOURNIR LE MOTEUR. APRÈS, TOUT ÉTAIT À LA CARTE : LES FREINS, LES SUSPENSION­S, LES ROUES »

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