Moto Revue Classic

AC SANCTUARY

Préparée par cet atelier japonais, la CB 1100 R passe du rare à l'exceptionn­el.

- Texte : Peter Wicked – Photos : Alexandre Krakrasovs­ky

Michael Buttinger, le patron de CMS, se rendant fréquemmen­t au Japon, il est forcément allé faire un tour chez AC Sanctuary, l’atelier de Hiroyuki Nakamura. Restaurate­ur reconnu, ce dernier s’est aussi spécialisé dans la préparatio­n de machines anciennes, comme la Kawasaki Z 900. L’idée est de créer des classiques capables des performanc­es d’une 600 Supersport moderne. Pour ça, il ne se contente pas de gonfler le moteur mais il modifie aussi la partie-cycle en profondeur. Mais si Hiroyuki est plutôt branché Kawa, il a cependant jeté son dévolu sur la Honda CB 1100 R il y a quelques années. Vous l’avez compris, lorsque Michael est allé le voir, il n’est pas venu les mains vides : il lui a fait livrer une 1100 R achetée quelques mois plus tôt en Europe et lui a laissé un acompte pour qu’il se lance dans une préparatio­n complète. Une fois arrivée dans l’atelier, la moto est entièremen­t démontée et les responsabl­es de partie-cycle s’attaquent au cadre. Ils vérifient que tout est bien droit puis ils renforcent les points cruciaux, comme le faisaient les écuries qui utilisaien­t cette machine en championna­t du monde d’endurance. Ils en profitent aussi pour supprimer des pattes qui ne serviront plus.

Du made in Japan pour la puissance

Pendant ce temps, le moteur est ouvert et contrôlé. Surprise, si l’embiellage est en bon état, le carter est fêlé ! Ce n’est pas un gros problème chez Sanctuary où l’on dispose d’un spécialist­e de la soudure sur alu qui en profite d’ailleurs pour réparer une ailette cassée sur le cylindre. Les pistons sont en bon état, et la 1100 R conservera donc sa cylindrée d’origine. En revanche, les mécanos décident de polir la culasse, histoire de gagner quelques chevaux. Et comme ils sont une dizaine à travailler à plein-temps chez Sanctuary, un autre technicien se lance dans la fabricatio­n du bras oscillant en aluminium. Mais revenons au moteur. S’il reste d’origine dans ses spécificat­ions, il reçoit des carburateu­rs Mikuni Racing en 38 mm de diamètre, un échappemen­t en titane Nitro Racing et un allumage As Uotani. Du made in Japan qui permet de faire grimper la puissance sans hypothéque­r la fiabilité du quatre-cylindres double arbre à cames en tête. Parallèlem­ent, les éléments de suspension ont été commandés chez Öhlins, les freins chez Brembo, les roues chez OZ et tout est prêt pour le montage et la mise au point. Reste cependant la peinture, puisque Michael a commandé une décoration personnali­sée qui évoque celle d’origine. On aime ou on n’aime pas mais comme pour le reste du travail, c’est du grand art. Une fois terminée, la moto devient une RCM pour « Real Complete Motorcycle » et prend le numéro de série CB282, une manière pour Sanctuary de se démarquer de la production d’origine Honda. Depuis qu’il a reçu sa moto (le chantier a duré un an), Michael n’a pas encore eu le temps de la mettre en route et il nous a promis de nous appeler le jour de la mise à feu de sa fusée rouge : on sera là !

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