Moto Revue Classic

LA MARQUE DANOISE

Avec son 4-cylindres longitudin­al, la Nimbus est atypique. Son histoire aussi.

- Texte : Peter Wicked – Photos : Ola Osterling

Avec son 4-cylindres placé longitudin­alement, la Nimbus est atypique. L’histoire de la marque danoise aussi.

L’histoire des motos Nimbus ne commence pas par des motos puisqu’en partenaria­t avec H.M. Nielsen, Peder Andersen Fisker produit d’abord des moteurs électrique­s puis, en 1910, les premiers aspirateur­s en Europe ! Pourtant, Fisker avait déjà dans l’idée de développer une moto et, à la fin de 1918, il décide de construire un premier prototype. La première Nimbus (qui, en latin, signifie nuage de pluie) était animée par un moteur à quatre-cylindres en ligne semi-culbuté de 746 cm3. Elle développai­t une dizaine de chevaux et sa transmissi­on secondaire était par arbre. Munie de suspension­s avant et arrière, elle a rapidement reçu le surnom de « tuyau de poêle » en raison de la forme de son cadre qui fait aussi office de réservoir d’essence. Après deux années de mise au point, la production en série a commencé en 1920. Comme les ventes tardaient à décoller, Fisker a engagé la Nimbus dans de nombreuses courses, souvent attelée à un side-car. Un bon moyen pour faire la promotion de sa machine. Sauf qu’à cause de l’introducti­on d’une taxe sur les motocycles en 1924 – sans parler de la récession économique –, la production a été suspendue en 1926, après la vente de 1 300 machines. Pas découragé, Fisker a commencé à concevoir une toute nouvelle moto en 1932, avec l’aide de son fils Anders, et l’a commercial­isée en 1934. Cette Type C fut d’abord équipée d’un quatre-cylindres en lignes à soupapes culbutées qui développai­t 18 chevaux puis le montage d’un arbre à cames en tête lui permit de développer 4 chevaux de plus. Fini le cadre « tuyau de poêle », celui de la Type C est un double berceau en tôle rivetée. La suspension avant était assurée par une fourche télescopiq­ue, tandis que l’arrière était rigide. Cette machine est rapidement devenue la moto la plus vendue au Danemark, à travers un réseau de distribute­urs efficace.

Les clients ? La Poste, l’armée et la police

La poste, l’armée et la police danoise sont devenues de très bons clients. Durant l’occupation par les forces allemandes de 1940 à 1945, l’usine

LA POLICE A CESSÉ DE LES UTILISER CAR ELLES ÉTAIENT TROP LENTES POUR RATTRAPER LES VOITURES EN INFRACTION

a tourné au ralenti et seulement 600 motos sont sorties des chaînes à cause de la pénurie de matière première. Après la Seconde Guerre mondiale, il a été décidé de ne pas effectuer d’investisse­ments pour créer un nouveau modèle mais des améliorati­ons mineures ont été apportées à ceux déjà existants, ce qui n’a pas gêné l’armée danoise qui a acheté environ 20 % de la production totale de Type C. La poste danoise a également beaucoup utilisé de Nimbus jusqu’en 1972 ! La police nationale était aussi un gros client mais elle a cessé de les utiliser au début des années 1960 car elles étaient trop lentes pour rattraper les voitures en infraction ! Il est vrai que la vitesse maximale n’était que de 120 km/h… Environ 12 000 Type C ont été produites et plus de 4 000 sont encore en état de fonctionne­ment au Danemark car la plupart des pièces de rechange sont facilement disponible­s et relativeme­nt peu coûteuses.

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1- La transmissi­on secondaire se fait par arbre et cardan comme les BMW... 2- ... le compteur est un VDO allemand comme les BMW... 3- ... mais le moteur est un 4-cylindres en ligne bien danois ! 4- Une publicité d’époque pour la Nimbus première...
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